C’est un retournement de situation remarquable! Le Niger a officiellement rejeté l’accord de coopération militaire établi avec les États-Unis en 2012, marquant un potentiel tournant dans les relations diplomatiques et militaires entre les deux nations. Ce développement survient dans le contexte d’une tension croissante, alors que le gouvernement nigérien, actuellement sous le contrôle d’un régime militaire suite à un coup d’État en juillet 2023, affirme que la présence des troupes américaines sur son sol est désormais considérée comme « illégale ».
Le colonel Amadou Abdramane, porte-parole du régime, a déclaré lors d’une allocution télévisée que cette décision avait été prise « en prenant en compte les aspirations et les intérêts du peuple nigérien ». Cette annonce fait suite à la suspension, par les États-Unis, de leur coopération militaire avec le Niger après le renversement du président Mohamed Bazoum. Cependant, les États-Unis, ayant une présence significative de 1 100 soldats dans le pays principalement pour la lutte antijihadiste, avaient exprimé leur volonté de reprendre cette coopération sous certaines conditions.
Après l’expulsion de la France
La révocation de cet accord s’aligne sur une série de mesures similaires prises par le Niger à l’égard de la France, avec le départ des derniers soldats français en décembre 2023. L’accord avec les USA, qualifié d’« injuste » et d’« imposé unilatéralement » par les autorités nigériennes, soulève des questions sur les futures opérations antijihadistes dans la région et le statut des bases militaires américaines, notamment la base de drones à Agadez.
L’incident diplomatique avec la délégation américaine, menée par la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines Molly Phee, qui s’est vue refuser une rencontre avec le chef du régime militaire, a exacerbé les tensions. La manière dont cette visite a été gérée, qualifiée de non respectueuse des usages diplomatiques, a potentiellement influencé la décision abrupte du régime.
En dépit de cette situation tendue, le colonel Abdramane a évoqué l’engagement du Niger à retourner à une normalité constitutionnelle, soulignant la volonté du gouvernement de transition de rétablir l’ordre démocratique. Cette promesse fait écho à un contexte régional complexe, où le Niger, aux côtés du Burkina Faso et du Mali, explore de nouvelles alliances et renforce sa lutte contre le djihadisme.
L’avenir des relations entre le Niger et les États-Unis reste incertain, avec des implications potentielles pour la sécurité régionale et la lutte contre le terrorisme. Alors que le Pentagone et le département d’État américain réfléchissent à leurs prochaines étapes, la communauté internationale observe attentivement l’évolution de cette situation complexe.
Laisser un commentaire