Les conditions carcérales de l’opposante Reckya Madougou préoccupent les députés du parti Les Démocrates (LD). Ces élus du principal parti d’opposition au Bénin ont adressé sept questions au gouvernement relativement aux conditions carcérales de Reckya Madougou et ses récriminations contre le pouvoir en place.
Cette initiative portée par l’honorable Habibou Woroucoubou a été soutenue par six de ses collègues. Ces questions adressées au gouvernement interviennent quelques jours seulement après la lettre de la candidate recalée pour la présidentielle de 2021 à travers laquelle elle a narré le calvaire qu’on lui fait subir depuis son incarcération à la prison civile d’Apro-Missérété.
« Nonobstant le caractère arbitraire de cette détention, Madame Réckya MADOUGOU subit des conditions carcérales suppliciantes et discriminatoires au mépris du respect des instruments juridiques internationaux consacrant pourtant le droit des détenus (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Règles Nelson MANDELA, Convention des Nations Unies contre la torture, Convention des Nations Unies sur la discrimination à l’égard des femmes) et de la Constitution (article 35) », écrit l’honorable Habibou Woroucoubou. Selon les députés LD, l’opposante est privée de droit de visite des membres de sa famille biologique et politique, amis et proches.
Reckya Madougou est aussi privée « de droit de téléphoner (même à ses enfants), de droit à l’auscultation de médecins (médecins spécialisé et personnel), de droit à l’information (radio et télévision) et aux loisirs, de droit d’appeler à tous ses avocats », lit-on dans la lettre adressée au gouvernement. « Toutes ces privations de jouissance de droit de Madame Réckya MADOUGOU constituent des supplices infligés à cette dernière », déclarent l’honorable Habibou Woroucoubou et ses collègues députés.
Face à ce constat, les députés LD ont adressé sept (07) questions au gouvernement. Ces questions se résument ainsi qu’il suit :
1- Pourquoi le gouvernement du Président Patrice TALON reste-t-il sourd à la demande de libération de Madame Réckya MADOUGOU tel que demandée par le GTDA ?
2- Qu’est-ce qui justifie les conditions carcérales non conventionnelles infligées à Madame Réckya MADOUGOU ?
3- Le caractère discriminatoire desdites conditions carcérales répond à quelle règlementation ?
4- Ces conditions carcérales sont-elles conformes à l’article 35 de notre constitution ?
5- Pourquoi le Président Patrice Talon choisit-il délibérément de priver Madame Réckya MADOUGOU de la jouissance de ses droits les plus élémentaires ?
6- Quelle est la position de Monsieur Yvon DETCHENOU, Ministre de la Justice sur ces conditions carcérales que subit Madame Réckya MADOUGOU ?
7- Le gouvernement béninois est-il fier des conditions carcérales réservées à Madame Réckya MADOUGOU ?
Pour rappel, l’opposante béninoise qui purge depuis 2021 une peine de vingt ans de prison pour « terrorisme » dénonce avec force et en des mots très durs ses conditions de détention. « Il est des moments où l’abus de l’oppression nécessite protestation par instinct de survie », écrit l’ancienne garde des Sceaux dans un courrier abondamment diffusé sur les réseaux sociaux. Reckya Madougou qualifie son régime carcéral « d’illégal et féroce ».
« Madame Reckya Madougou incarcérée pour des infractions de droit commun ne fait l’objet d’aucune restriction de visite », a réagi l’Agence pénitentiaire du Bénin. Dans le communiqué signé de son directeur général, François Hounkpè, l’APB souligne que l’ex-Garde des Sceaux « reçoit régulièrement la visite de ses avocats et des parents qu’elle a désignés dans le respect du régime pénitentiaire ».
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