Depuis plusieurs années, le Niger a entretenu une relation militaire stratégique avec les États-Unis, marquée par un pacte permettant le déploiement de troupes américaines sur son sol. Cependant, cette alliance a atteint un point de rupture, avec le départ des soldats américains de ce territoire du Sahel. Récemment, les autorités nigériennes ont accusé ouvertement les États-Unis d’avoir failli à leurs engagements et d’avoir négligé la lutte contre le terrorisme dans la région.
Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, a récemment exprimé son mécontentement vis-à -vis de la présence des troupes américaines sur le territoire nigérien. Dans une interview accordée au Washington Post, Zeine a critiqué l’inefficacité des forces américaines dans la lutte contre les groupes terroristes opérant dans la région. Selon lui, les troupes américaines sont demeurées passives alors que les terroristes semaient la terreur et le chaos, mettant en péril la sécurité des citoyens nigériens.
La rupture du pacte militaire entre le Niger et les États-Unis ne s’est pas produite dans un vide politique. En effet, l’année dernière, un coup d’État militaire a renversé le président démocratiquement élu du Niger, Mohamed Bazoum. Cette transition a conduit Washington à geler son soutien en matière de sécurité et à suspendre ses activités antiterroristes menées depuis la base aérienne 201, où les États-Unis surveillaient par drones les groupes islamistes armés dans la région.
Face à cette situation, les autorités nigériennes ont manifesté leur désaccord avec la politique américaine, exprimant leur mécontentement devant le manque de soutien des États-Unis après le changement de régime. En réponse à cette rupture, les États-Unis ont finalement accepté de retirer leurs troupes du Niger, marquant ainsi la fin d’une alliance militaire qui semblait autrefois solide.
Cependant, la fin du pacte militaire entre le Niger et les États-Unis soulève des préoccupations quant à l’influence américaine dans la région. Avec le retrait des troupes américaines, certains craignent que le vide laissé soit rapidement comblé par d’autres acteurs régionaux, notamment la Russie. Cette inquiétude est renforcée par la présence croissante de groupes de mercenaires russes, comme Wagner, dans des pays voisins tels que le Burkina Faso et le Mali.
La réaction de la Russie au coup d’État au Niger a également suscité des interrogations quant à ses intentions dans la région. En accueillant favorablement le nouveau gouvernement militaire nigérien et en offrant ses services, la Russie semble chercher à renforcer sa présence en Afrique de l’Ouest, au détriment de l’influence américaine.
Pour les autorités nigériennes, la rupture du pacte militaire avec les États-Unis ne signifie pas pour autant la fin des relations diplomatiques et économiques avec Washington. Malgré les différends en matière de sécurité, le Niger reste ouvert à la coopération avec les États-Unis dans d’autres domaines, notamment économiques. Zeine a souligné que le Niger possède des ressources naturelles attractives pour les investisseurs américains, telles que l’uranium, le pétrole et le lithium, et qu’il est disposé à favoriser les investissements américains dans le pays.
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