À l’approche des élections législatives en France, la position du Rassemblement National (RN) concernant l’engagement militaire en Ukraine prend une importance particulière. Jordan Bardella, président du RN et potentiel Premier ministre en cas de victoire, a clairement exprimé son opposition à l’envoi de troupes françaises sur le territoire ukrainien. Cette position marque un contraste significatif avec les déclarations antérieures d’Emmanuel Macron, qui n’avait pas exclu une telle possibilité.
En février, lors d’une conférence de presse dédiée au conflit ukrainien, le Président Macron avait mentionné que l’envoi de forces occidentales pourrait être envisagé, ce qui avait suscité de vives réactions au sein de la classe politique française. Marine Le Pen, figure de proue du RN, avait alors critiqué la légèreté de telles déclarations, soulignant les risques d’une telle politique pour la France.
Durant un débat télévisé récent, Bardella a renforcé cette position, arguant que l’engagement militaire direct en Ukraine risquerait de placer la France dans une situation de cobelligérance avec la Russie, une puissance nucléaire. Il a également exprimé son opposition à l’envoi de missiles longue portée qui pourraient atteindre le territoire russe, soulignant les dangers d’une escalade militaire.
Pour rappel, plus tôt dans la journée, Marine Le Pen a appuyé cette position dans une interview au Télégramme, affirmant que si Bardella devenait Premier ministre, le Président Macron se verrait limité dans ses capacités à engager militairement la France. Elle envisage une cohabitation potentiellement tumultueuse, où le Premier ministre détiendrait un rôle prépondérant dans les décisions de défense nationale.
Le programme du RN pour les législatives met en avant la nécessité d’améliorer l’outil de défense français face aux retours des politiques de puissance, illustrées par le conflit en Ukraine. Le parti semble ainsi privilégier une approche de renforcement de la défense nationale tout en évitant un engagement direct sur le sol ukrainien.
L’avenir de la politique française en Ukraine semble donc fortement dépendre de l’issue des prochaines élections. Alors que Macron continue de mettre en garde contre les dangers d’une non-intervention, le RN propose une stratégie radicalement différente, axée sur la prudence et la prévention d’une escalade militaire.
Laisser un commentaire