L’idée de relier l’Afrique à l’Europe par un tunnel sous le détroit de Gibraltar, une ambition qui semblait lointaine depuis des décennies, pourrait bien devenir réalité d’ici le Mondial 2030, que le Maroc, l’Espagne et le Portugal co-organiseront. Cette perspective inédite réveille un projet vieux de 43 ans, promettant une nouvelle ère de connexion entre les deux continents.
Depuis son commencement en 1981, l’initiative de creuser un tunnel sous-marin et sous-terrain de 42 kilomètres entre Punta Paloma en Espagne et Malataba près de Tanger au Maroc avait stagné, confrontée à des défis techniques et financiers. Cependant, l’annonce récente de fonds substantiels pour une étude de conception par l’Espagne marque un tournant significatif.
Le projet, estimé à 7 milliards d’euros, est conçu pour non seulement faciliter le transit des personnes et des marchandises, mais aussi pour rapprocher Madrid et Casablanca à une distance de seulement cinq heures et demie. Actuellement, ce trajet prendrait plus de douze heures, illustrant l’énorme potentiel de développement économique et social que le tunnel pourrait offrir.
La coopération entre le Maroc et l’Espagne, soulignée lors de la 43ᵉ réunion de haut niveau Maroc-Espagne en 2023, s’intensifie autour de ce projet phare. Les deux pays, ainsi que le Portugal, investissent non seulement dans l’infrastructure physique du tunnel, mais aussi dans l’avenir de leurs relations bilatérales et intercontinentales.
Selon les prévisions de la Société d’études SECEGSA, le tunnel pourrait accueillir jusqu’à 12,8 millions de passagers et transporter 13 millions de tonnes de marchandises annuellement. Cela représente une opportunité majeure pour le commerce international et le tourisme, renforçant la position de l’Espagne et du Maroc en tant que portes d’entrée stratégiques vers l’Europe et l’Afrique.
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