Maghreb: les déboires agricoles dans l’UE se poursuivent pour cet acteur

Photo de James Baltz sur Unsplash

Le secteur agricole marocain traverse une période particulièrement critique, exacerbée par des incidents récents de non-conformité sanitaire qui soulèvent des questions sur les pratiques agricoles et les politiques de contrôle des exportations. Un lot de poivrons contaminés par des pesticides au-delà des normes acceptées par l’Union européenne illustre la gravité de la situation.

Ces poivrons, cultivés au Maroc et destinés au marché européen, ont été testés à la frontière espagnole et se sont révélés contenir des taux de chlorpyrifos et de fenazaquine largement supérieurs aux seuils autorisés. Le chlorpyrifos, un insecticide dont l’utilisation est bannie dans l’UE depuis 2020 en raison de ses effets néfastes sur le système nerveux, affichait un taux entre 0,21 et 0,1 milligramme par kilogramme, alors que la norme est fixée à 0,01 milligramme. Quant à la fenazaquine, un acaricide interdit en Espagne, sa présence renforce les préoccupations quant à la surveillance des produits phytosanitaires dans l’agriculture marocaine.

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Face à ce constat, le système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (Rasff) de l’Union européenne a qualifié l’incident de très grave, assurant que les produits en question avaient été refoulés à la frontière et n’avaient pas pénétré le marché espagnol.

Cet épisode s’inscrit dans un contexte plus large d’hostilité croissante à l’égard des produits agricoles marocains en Europe. Des incidents répétés impliquant le retardement, voire l’attaque des camions transportant fruits et légumes marocains vers l’Europe, soulignent une tension palpable. La Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader) a même porté plainte auprès des tribunaux espagnols, dénonçant une stigmatisation médiatique sans précédent.

Au-delà des enjeux sanitaires, la situation révèle des dynamiques commerciales et diplomatiques tendues. Le gouvernement marocain, par la voix de son porte-parole Mustapha Baitas, a réagi en activant les canaux diplomatiques pour protéger l’accès des produits agricoles du pays à l’Union européenne, un marché essentiel pour l’économie marocaine.

Ces difficultés pourraient inviter à une réflexion plus large sur les pratiques agricoles au Maroc et les mécanismes de contrôle qualité, ainsi que sur les relations commerciales entre le Maroc et l’Union européenne. L’affaire souligne l’importance d’une régulation efficace et d’une coopération renforcée pour garantir la conformité des produits dans un marché globalisé où la sécurité alimentaire est devenue une préoccupation majeure. Cette situation interroge également sur les mesures que le Maroc pourrait adopter pour améliorer ses standards et redorer le blason de ses exportations agricoles.

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