Maghreb: réponse vigoureuse de cet état en pleine tension avec l’UE

Ursula von der Leyen © REUTERS/Vincent Kessler

L’Algérie et l’Union européenne entretiennent des relations complexes marquées par une coopération active mais aussi par des divergences notables, notamment concernant l’accord d’association en vigueur depuis 2005. Cet accord, régulièrement remis en question par Alger, est aujourd’hui au cœur d’une nouvelle controverse.

Le 14 juin, la Commission européenne a fait une annonce fracassante : l’UE accuse l’Algérie de restreindre ses exportations et investissements depuis 2021 et a lancé une procédure de règlement des différends. La Commission européenne a exprimé son intention d’engager un dialogue pour lever des restrictions qui touchent divers secteurs, de l’agriculture à l’automobile.

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Selon Bruxelles, les pratiques algériennes incluent des licences d’importation restrictives, des subventions pour les constructeurs automobiles conditionnées à l’utilisation de pièces locales, et un plafond sur la participation étrangère dans les entreprises d’importation. L’UE estime que ces mesures nuisent non seulement aux entreprises et exportateurs européens mais aussi aux consommateurs algériens, qui se retrouvent avec un choix de produits limité.

Face à ces accusations, l’Algérie a réagi par la voix de son ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni. Il a tenu à clarifier que l’Algérie n’a pas interrompu ses importations mais qu’elle a choisi de les rationaliser tout en développant sa production nationale. Selon lui, cette démarche est une pratique courante et légitime dans de nombreux pays à travers le monde.

Tayeb Zitouni a fermement déclaré que l’Algérie est un pays souverain, refusant toute ingérence étrangère dans ses affaires économiques. Il a précisé que le pays importe toujours des biens qu’il ne produit pas localement, avec des importations atteignant 45 milliards de dollars par an, dont plus de 22 milliards en provenance de l’UE. Il a souligné que cette rationalisation n’est pas une fermeture des importations, mais une gestion plus efficace des ressources.

En réponse aux préoccupations européennes, le ministre a rappelé que la politique de protection de la production locale et de rationalisation des importations n’est pas unique à l’Algérie. Des économies majeures comme les États-Unis et la Chine adoptent des mesures similaires pour protéger leurs industries locales.

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