L’Algérie, géant énergétique du Maghreb, s’apprête à lancer un nouveau cycle d’attribution de licences d’exploration pétrolière et gazière au dernier trimestre de 2024. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie ambitieuse visant à renforcer sa position sur le marché mondial des hydrocarbures, tout en répondant à une demande croissante, tant sur le plan national qu’international.
L’Agence algérienne de développement des ressources en hydrocarbures a confirmé cette information, soulignant l’importance de ce processus pour l’avenir énergétique du pays. Des accords préliminaires ont déjà été conclus avec des majors internationales telles qu’Exxon Mobil, Chevron, ENI et Sinopec, témoignant de l’attrait du potentiel algérien pour les investisseurs étrangers.
Cette démarche s’accompagne d’un programme d’investissement massif dans le secteur énergétique, avec près de 40 milliards de dollars prévus sur quatre ans, comme annoncé par le président Abdelmadjid Tebboune en 2022. L’objectif est clair : doubler la production nationale de gaz, actuellement estimée à 105 milliards de mètres cubes par an, dont la moitié est destinée à l’exportation.
L’enjeu est de taille pour l’Algérie, dont les exportations d’hydrocarbures constituent la principale source de revenus en devises. Le pays vise à maintenir sa compétitivité sur le marché international, notamment face à une demande accrue de l’Europe du Sud suite à la crise ukrainienne. L’Italie et la France figurent parmi les principaux clients de l’Algérie, qui cherche à augmenter ses capacités de production et de transport pour répondre à leurs besoins.
Cependant, le défi est double pour Alger. D’une part, il s’agit de contrer le déclin des exportations observé ces dernières années, dû à un manque d’investissements et à une consommation intérieure en hausse. D’autre part, le pays doit composer avec la volatilité des cours sur les marchés mondiaux, qui a entraîné une baisse des recettes de 60 milliards de dollars en 2022 à 50 milliards en 2023, malgré une augmentation de 3% des volumes commercialisés.
Les réserves prouvées de l’Algérie, estimées à 4,5 milliards de tonnes équivalent pétrole, offrent un potentiel considérable. L’exploration de nouveaux gisements est donc cruciale pour augmenter ces réserves et soutenir les ambitions du pays. Dans ce contexte, l’attribution de nouvelles licences d’exploration représente une étape clé pour attirer les investissements nécessaires et stimuler la production.
Parallèlement, l’Algérie ne néglige pas la diversification de son économie, en développant des secteurs comme l’agriculture, l’industrie, le tourisme et l’extraction minière. Cette approche vise à réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures, tout en capitalisant sur ses ressources naturelles pour financer sa transition économique.
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