Le Royaume chérifien intensifie ses efforts pour moderniser et renforcer ses capacités militaires, dans un contexte régional marqué par des tensions croissantes. Cette stratégie d’armement, motivée par divers facteurs géopolitiques, suscite l’attention des observateurs internationaux.
Les Forces armées royales (FAR) marocaines bénéficient d’un apport significatif en équipements de pointe, principalement d’origine américaine. L’aviation se voit dotée d’avions de combat F-16 et F-5, renforçant considérablement la puissance aérienne du pays. Au sol, les chars de combat Abrams M1A1 viennent compléter un parc blindé déjà conséquent, incluant d’anciens T-72 soviétiques.
La défense anti-aérienne n’est pas en reste avec l’acquisition de systèmes Patriot PAC-3, tandis que les capacités de surveillance et de frappe sont augmentées par l’intégration de drones modernes. Les FAR s’équipent également de missiles antinavires Harpoon Block II et de missiles de croisière à longue portée, élargissant ainsi leur rayon d’action potentiel.
Les projets d’acquisition ne s’arrêtent pas là. Le Département d’État américain a récemment approuvé la vente de systèmes de fusées d’artillerie à haute mobilité (HIMARS) au Maroc, pour un montant estimé à plus de 500 millions de dollars. Cette commande inclut notamment des missiles semi-balistiques ATACMS, capables de frapper des cibles jusqu’à 300 kilomètres de distance.
En parallèle, le royaume s’apprête à recevoir plus de 600 missiles antichars Javelin FGM-148F, une arme qui s’est illustrée sur différents théâtres d’opérations. Selon Abdelhamid Harifi, consultant militaire, cette acquisition « renforce la puissance de feu de l’infanterie même non motorisée ou mécanisée ».
Ces investissements massifs dans l’armement répondent à plusieurs préoccupations stratégiques du Maroc. L’instabilité persistante en Libye, les menaces terroristes au Sahel, et les tensions avec l’Algérie voisine figurent parmi les facteurs motivant cette course à l’armement. Le différend non résolu sur le Sahara Occidental reste également un enjeu majeur pour Rabat.
L’ampleur de ce réarmement ne passe pas inaperçue dans la région. L’Espagne, notamment, observe avec attention l’évolution des capacités militaires de son voisin sud. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte plus large de rivalités régionales et de repositionnement stratégique en Afrique du Nord.
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