BRICS + : un nouveau pays frappe à la porte

Photo: Shutterstock

Les BRICS, ce groupe économique qui ne cesse de s’étendre, attire de plus en plus de pays émergents désireux de rejoindre ses rangs. Depuis sa création en 2009, cette alliance a considérablement évolué, passant de cinq membres fondateurs à dix au début de l’année 2024. L’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont ainsi rejoint le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, formant désormais les BRICS+. Cette expansion témoigne de l’attrait croissant de cette plateforme pour les économies en développement, qui y voient une alternative aux institutions dominées par l’Occident.

L’Azerbaïdjan frappe à la porte des géants

Dans ce contexte d’élargissement, l’Azerbaïdjan vient d’annoncer officiellement sa candidature pour devenir le onzième membre des BRICS+. Cette démarche, annoncée le 20 août, s’inscrit dans une stratégie plus large de Bakou visant à renforcer sa position sur la scène internationale. Pour ce pays du Caucase, l’adhésion aux BRICS+ représente une opportunité de consolider ses liens économiques et diplomatiques avec des puissances majeures comme la Russie et la Chine, tout en préservant une certaine indépendance vis-à-vis des blocs traditionnels.

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L’attrait des BRICS+ pour Bakou ne se limite pas aux aspects économiques. Sur le plan géopolitique, l’Azerbaïdjan cherche à se positionner comme un carrefour stratégique entre l’Est et l’Ouest. Le pays aspire à devenir un maillon essentiel des échanges commerciaux, notamment en se profilant comme une voie de passage privilégiée pour le transport ferroviaire entre la Chine et l’Europe. Cette ambition s’accompagne d’une volonté de diversifier ses partenariats, comme en témoigne son rôle croissant de fournisseur de gaz pour l’Europe, une position renforcée depuis le début du conflit en Ukraine.

Un processus d’adhésion sous haute surveillance

L’intégration de l’Azerbaïdjan aux BRICS+ n’est cependant pas acquise d’avance. Le processus d’adhésion, qui se déroule en quatre étapes, peut s’étendre sur plusieurs mois, voire années. La Russie, qui préside actuellement le groupe, a annoncé une pause dans le processus d’élargissement, afin de mieux définir les critères d’admission et d’éviter une dilution des intérêts et objectifs des BRICS+.

Malgré ces obstacles, Bakou peut compter sur le soutien de poids de la Russie et de la Chine. La visite récente de Vladimir Poutine dans la capitale azerbaïdjanaise et les entretiens bilatéraux avec le président Ilham Aliyev ont abouti à une déclaration conjointe soutenant la candidature du pays. De son côté, Pékin a également promis d’appuyer l’adhésion de l’Azerbaïdjan, renforçant ainsi les liens entre les deux nations.

Pour l’Azerbaïdjan, l’enjeu dépasse le simple cadre économique. Le pays voit dans cette adhésion potentielle un moyen de renforcer sa légitimité internationale, notamment à l’approche de la COP29 sur les changements climatiques qu’il doit accueillir et présider en novembre prochain. Cette présidence, bien que contestée par certains, pourrait être confortée par une intégration aux BRICS+.

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L’adhésion aux BRICS+ : un jeu d’équilibriste diplomatique

La candidature de l’Azerbaïdjan aux BRICS+ révèle une stratégie diplomatique fine, visant à équilibrer ses relations internationales. En se rapprochant de ce groupe, Bakou espère non seulement consolider ses liens avec la Russie et la Chine, mais aussi ouvrir de nouvelles portes, notamment avec l’Inde. Cette dernière, membre influent des BRICS+, entretient des relations étroites avec l’Arménie, pays avec lequel l’Azerbaïdjan est en conflit depuis des années. L’adhésion aux BRICS+ pourrait offrir à Bakou une plateforme pour plaider sa cause auprès de New Delhi et potentiellement influencer la position indienne dans le conflit du Haut-Karabakh.

Cette manœuvre diplomatique illustre la dynamique des relations internationales dans la région, où chaque pays tente de se positionner entre différentes sphères d’influence. Pour l’Azerbaïdjan, l’adhésion aux BRICS+ représenterait un coup diplomatique majeur, lui permettant de renforcer sa position sans pour autant s’aliéner ses partenaires occidentaux. En effet, contrairement à une adhésion à l’Union européenne, que Bakou a toujours refusée, l’intégration aux BRICS+ n’implique pas d’engagement idéologique, militaire ou économique contraignant.

L’avenir dira si cette stratégie portera ses fruits. Alors que de nombreux autres pays, de la Turquie au Venezuela en passant par l’Algérie, frappent également à la porte des BRICS+, l’Azerbaïdjan devra faire valoir ses atouts pour se démarquer. Sa position géographique stratégique, son potentiel énergétique et sa volonté de jouer un rôle de pont entre différentes régions du monde pourraient être des arguments de poids. Quoi qu’il en soit, cette candidature témoigne de l’attrait croissant des BRICS+ et de leur potentiel à remodeler l’équilibre des pouvoirs sur la scène internationale.

12 réponses

  1. Avatar de Aziz le sultan
    Aziz le sultan

    Notre @_@ national..que le monde nous envie..est manifestement un nostalgique…d une certaine époque..
    l age d or..des compagnies..
    Gaston negre..fao..CFDT.. compagnie de tabac à save..kenaff de l opkara
    shnifffff…. shnifffff….. shnifffff…
    La page est tournée..@-@..
    tu le veux ou..pas..on va entrer dans les brics
    Le reste..onsemenfou..!!!😝😝😝😝

  2. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    ça devient un fourre-tout les BRICS.

    Pourtant ça partait bien. Un substitut aux non-alignés du 20e Siècle.

    Enfin, … On verra

    \\\\.///
    (@_@)

    1. Avatar de Aziz le sultan
      Aziz le sultan

      Notre @_@ national..que le monde nous envie..est manifestement un nostalgique…d une certaine époque..
      l age d or..des compagnies..
      Gaston negre..fao..CFDT.. compagnie de tabac à save..kenaff de l opkara
      shnifffff…. shnifffff….. shnifffff…
      La page est tournée..@-@..
      tu le veux ou..pas..on va entrer dans les brics
      Le reste..onsemenfou..!!!

  3. Avatar de Le Baikal
    Le Baikal

    Tous ces pays des BRICS+ pèsent désormais pour 42 % de la population de la planète et un peu moins de 40 % du PIB mondial . Il faudrait comprendre que l’adhésion aux BRICS n’implique aucun engagement idéologique, militaire ou économique de la part du pays candidat. Contrairement à l’adhésion à l’Union européenne, option que Bakou a toujours refusée. Pourquoi ? : l’adhésion à l’UE s’accompagne d’un compromis avec une souveraineté nationale réduite. Les pays membres doivent adhérer aux lois et réglementations de l’UE, ce qui limite leur capacité à prendre des décisions indépendantes sur des questions telles que le commerce, l’immigration et certaines politiques économiques.

  4. Avatar de Guillaume
    Guillaume

    Miskine l’Algérie puissance économique mondial et militaire dans le top 3 au monde pourquoi vous l’acceptez pas ??

    1. Avatar de Le Baikal
      Le Baikal

      Non, l’ironie n’a pas sa place ici. L’Algérie reste un très grand pays au fort potentiel économique avec une jeunesse en plein boum : 70 % ont moins de 35 ans .
      L’Algérie n’a à aucun moment déposé officiellement sa candidature , mais viendra le jour où ce pays dépassera la France .

      1. Avatar de Guillaume
        Guillaume

        L’Algérie n’a jamais déposée sa candidature ?? 🤣 l’Algérie a été refusé d’adhésion au Brics , l’Algérie n’a aucune économie si ce n’est vendre son pétrole et surtout son gaz pour importer à manger , l’Algérie sans pétrole et sans gaz serait pire que la Somalie

        1. Avatar de Le Baikal
          Le Baikal

          Pour la candidature , donnez moi une preuve …
          Quant à la puissance économique , avec un indice PIB-PPA de 569,6 milliards de dollars, l’Algérie occupe la quatrième place des économies africaines, selon un rapport de la Banque africaine de développement, qui positionne l’Égypte au sommet de la liste, suivie du Nigéria et de l’Afrique du Sud.
          Avec un indice PIB-PPA à hauteur de 569,6 milliards de dollars et forte d’un PIB de 163,5 milliards de dollars, l’Algérie s’installe au pied du podium.
          De plus l’Algérie (10,30 %) figure pourtant en troisième position en termes de dépenses d’investissement, devant l’Afrique du Sud (9,30 %) et le Maroc (6,0 %).
          Quoi de plus ? Aucun produit alimentaire n’est importé de France .

          1. Avatar de Guillaume
            Guillaume

            https://www.arabnews.fr/node/417101/monde-arabe Quelle mauvaise foi il y a même des journaux algériens qui parle du refus des BRICS 🤦‍♂️

          2. Avatar de Guillaume
            Guillaume

            C’est non. La demande de l’Algérie de faire partie des Brics n’a pas été retenue. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a annoncé ce 24 août, lors du sommet des principales économies émergentes qui se tenait à Johannesburg, l’adhésion de l’Iran, de l’Argentine, de l’Égypte, de l’Éthiopie, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis aux Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) à compter du 1er janvier 2024.

            Soutien de la Russie et de la Chine

            La nouvelle de la non-adhésion de l’Algérie était plutôt attendue dans la mesure où le président Abdelmadjid Tebboune avait décidé de ne pas participer à l’événement, préférant y dépêcher son ministre des Finances. Le chef de l’État algérien avait pourtant fait de la candidature de son pays l’une de ses priorités politiques et diplomatiques. L’optimisme de Tebboune était d’ailleurs tel qu’en décembre 2022, il déclarait aux médias locaux que « l’année 2023 sera couronnée par l’adhésion de l’Algérie aux Brics ».

            Au cours des derniers mois, Abdelmadjid Tebboune avait fait le forcing auprès de certains pays membres afin qu’ils plaident en faveur de l’entrée de son pays dans ce club. Cela avait notamment été le cas lors de ses visites en Russie, en juin, et en Chine, en juillet, dont il avait reçu les soutiens respectifs.

            A lire : L’Algérie peut-elle devenir membre des BRICS ?
            En marge de la visite d’État qu’il avait effectuée dans ce pays du 17 au 21 juillet dernier, Abdelmadjid Tebboune assurait ainsi encore lors d’une entrevue accordée à la chaîne de télévision chinoise CCTV : « Nous avons demandé officiellement à rejoindre le groupe des Brics et sa Nouvelle Banque de développement en tant qu’actionnaire, avec une première contribution à hauteur de 1,5 milliard de dollars. »

            Au cours d’un récent entretien accordé à la presse algérienne, le chef de l’État a de nouveau évoqué l’éventuelle adhésion de l’Algérie en indiquant que celle-ci constituait « une force économique et politique », et en soulignant que son pays satisfaisait en grande partie les conditions économiques requises par le groupe. « L’Algérie s’intéresse aux Brics en ce qu’ils constituent une puissance économique et politique », avait-il précisé.

            Commentaires sarcastiques

            Dans le pays, le rejet de la candidature de l’Algérie a aussitôt suscité de nombreux commentaires sarcastiques sur les réseaux sociaux. Réflexion d’un diplomate algérien qui n’a pas souhaité être identifié : « Ça me fait mal, profondément. Je me suis accroché à l’espoir d’un « miracle diplomatique ». »

    2. Avatar de Le Baikal
      Le Baikal

      Au final le président algérien à été clair avec les journalistes : « Le dossier est clos et la page est tournée », déclare le chef de l’Etat algérien , Abdelmadjid Tebboune reste, cependant, attachée à la banque des Brics. Celle-ci, selon les mêmes sources, « permettra à l’Algérie d’éviter de tomber sous la contrainte de la Banque mondiale (BM) et du Fond monétaire international (FMI) qui compromettent la souveraineté des pays qui se trouvent dans l’obligation de les solliciter ».
      Le dossier est clos.

  5. Avatar de Aziz le sultan
    Aziz le sultan

    Notre pays.. avec ses chiffres de croissance exponentielle..et qui voit notre niveau de vie..s élever…dis je doit..candidater..aux brics..

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