Maghreb: la France retient son souffle après la déclaration de Macron

Photo : DR

La récente prise de position de la France en faveur du plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental a déclenché une onde de choc diplomatique et économique dans les relations franco-algériennes. Cette décision, qualifiée de « marché ni légal, ni politique, ni moral » par le ministre algérien des Affaires étrangères Mohamed Attaf, menace de bouleverser un équilibre déjà fragile entre Paris et Alger. Au-delà des enjeux géopolitiques, ce sont les intérêts économiques français qui se retrouvent sur la sellette, dans un contexte où l’interdépendance entre les deux pays n’a cessé de croître ces dernières années.

Les hydrocarbures au cœur des tensions

L’Algérie, fournisseur clé de pétrole et de gaz naturel pour la France, se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Les récentes tensions diplomatiques pourraient avoir des répercussions majeures sur les approvisionnements énergétiques français, déjà mis à mal par la réduction des importations russes due au conflit en Ukraine. La France, qui a augmenté ses importations de gaz naturel liquéfié algérien pour compenser cette perte, se retrouve dans une position délicate.

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Le spectre d’une restriction des exportations énergétiques algériennes plane, menaçant d’exacerber une situation déjà tendue sur le marché français de l’énergie. Les prix du gaz et de l’électricité, en hausse depuis le début de l’année, pourraient connaître une nouvelle flambée si Alger décidait de serrer la vis. Cette épée de Damoclès énergétique survient à un moment où la France peine à stabiliser son approvisionnement, confrontée à des défis internes et externes qui fragilisent sa sécurité énergétique.

Un jeu d’échecs économique et diplomatique

La décision française de soutenir le plan d’autonomie marocain ressemble à un pari risqué sur l’échiquier maghrébin. D’un côté, Paris mise sur la solidité de ses liens économiques avec Alger pour amortir d’éventuelles représailles. De l’autre, l’Algérie, tout en brandissant la menace de geler les nouveaux projets de coopération énergétique, semble hésiter à couper les ponts avec un partenaire commercial de premier plan.

Cette situation met en lumière la complexité des relations franco-algériennes, où intérêts économiques et considérations diplomatiques s’entrechoquent. L’Algérie, en quête de diversification de ses partenariats, notamment avec la Chine et la Russie, pourrait voir dans cette crise une opportunité d’accélérer son repositionnement stratégique. Pour la France, le défi consiste à maintenir son influence dans une région en pleine mutation, tout en préservant ses intérêts économiques vitaux.

Les entreprises françaises dans la tourmente

Au-delà du secteur énergétique, de nombreuses entreprises françaises solidement implantées en Algérie retiennent leur souffle. Les secteurs de l’automobile et de l’agroalimentaire, piliers de la présence économique française dans le pays, pourraient se retrouver dans la ligne de mire si les tensions venaient à s’intensifier. Cette situation rappelle la fragilité des liens économiques face aux aléas diplomatiques, et souligne l’importance pour les entreprises de diversifier leurs marchés et leurs sources d’approvisionnement.

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La crise actuelle pourrait ainsi catalyser une redistribution des cartes économiques dans la région, offrant potentiellement de nouvelles opportunités aux concurrents de la France. Les entreprises françaises, confrontées à cette incertitude, devront faire preuve d’agilité et d’innovation pour maintenir leur position sur un marché algérien en pleine évolution.

En définitive, la déclaration de Macron sur le Sahara occidental a ouvert une boîte de Pandore diplomatique et économique. Alors que la France cherche à naviguer entre ses intérêts au Maroc et en Algérie, l’équilibre précaire des relations franco-algériennes est mis à rude épreuve. L’issue de cette crise pourrait bien redéfinir les contours de la présence française au Maghreb, et plus largement, influencer la géopolitique de toute la région méditerranéenne. Dans ce grand jeu d’influences, chaque mouvement compte, et les répercussions économiques pourraient s’avérer aussi importantes que les enjeux diplomatiques.

7 réponses

  1. Avatar de Rachid ELAÏDI
    Rachid ELAÏDI

    La reconnaissance du Sahara occidental par Macron est une reconnaissance
    d’abord de circonstance
    ;car il n’y a pas de majorité présidentielle en France, donc pas de premier ministre de son camps, ensuite une reconnaissance du plan presenté par le maroc et soumis à l’approbation du conseil de sécurité et donc de l’ONU qui consiste à approuver ce plan qui dit que la resolution du problème ou de la question di Sahara occidentale est du sort et d’une de l’ONU et de deux du peuple sahraoui consulté par référendum….donc finalement le président en exercice Macron ne dispose d’une reconnaissance momentanée,
    quelque soit le pouvoir en place à l’Élysée qui peut signifier ce que Boniface avait titré son article que le chemin de Rabat passe par cette reconnaissance du Sahara occidental et non marocaine, cette reconnsissance est sur le plan presenté par le Maroc , et donc la relation inverse est que le chemin de Sahara occidental passe par Rabat à supposer selon les discours et du général Chengriha et du president Tebboune et des chefs du Polisario et de l’Afrique du sud…est une escalade militaire et que le terrain qui détermine le gagnant et donc Rabat est menacée et Paris ne peut pas ouvertement,s’engager militairement du côté du Maroc …qui veut dire aussi un changement de majorité présidentielle en France la reconnaissance n’aura plus de valeur et donc une non reonnaissance dit autrement une polarisation et ensuite une depolarisation… donc c’est la guerre qui donne les lettres de noblesse à cette question du Sahara occidental et pas une reconnaissance à droite ou à gauche et donc il faut souligner la reconnaissance valable et tout le temps est celle gagnée sur le terrain à savoir la guerre

  2. Avatar de Okiii
    Okiii

    Oh là là;Marseille plus d’ilictisiti, en plus holà la encore la dégradation à l’ONUSIENNE. barscu taboune bomdân énervée plus noir que le pétrole .

  3. Avatar de Le Baikal
    Le Baikal

     » tout en préservant ses intérêts économiques vitaux… » effectivement la France doit songer à ses intérêts vitaux , car les intérêts économiques sont de moindres intérêts.
    L’Algérie a ses principes , définis assez largement par Ahmed Attaf et non Mohammed Attaf , ministre algérien des affaires étrangères.
    Les accords de 1968 ? Autant les revoir par les deux parties et on verra bien qui en perdra .

  4. Avatar de Gorgia
    Gorgia

    Le chantage au pétrole prend de moins en moins. Cela fait 2 hivers maintenant que nous sommes habitués à nous coucher avec 2 ou 3 pulls.

  5. Avatar de Cordialement .
    Cordialement .

    Bien vue; la logique de bonnes choses faut osé comme ça, en n’ai moins Malade de la politique !

  6. Avatar de Yass
    Yass

    A force de vouloir toujours plus, les dirigeants algériens ont perdu. L’élément déclencheur de la décision de Macron est la manifestation d’une partie de la délégation algérienne aux JO pendant la cérémonie d’ouverture. Le passé est le passé et on ne peut pas le changer. Mais à toujours vouloir en tirer profit, vient un moment où la politique de la main tendue ne sert plus à rien. Macron l’a enfin compris. prochaine étape? La fin de l’accord facilitant les déplacements vers la France dès Algériens? Il n’y a pas que les hydrocarbures pour faire pression, surtout lorsque la part de marché de l’Algérie en France ne représente que quelques %.

  7. Avatar de HMD-BOND.
    HMD-BOND.

    Ce président n’ait que leBankier-puissances etrangement à l’Afrique mais que…)

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