La métropole marocaine de Casablanca fait face à un tournant urbanistique majeur. Les autorités locales ont déclenché une opération d’envergure visant à éradiquer les constructions illégales, avec une attention particulière portée sur le quartier défavorisé de Sidi Moumen. Cette initiative, menée conjointement par le Wali de la région et la maire, s’inscrit dans une volonté de restructuration urbaine, alors que la ville se prépare à accueillir d’importants événements sportifs internationaux.
L’offensive cible principalement les bidonvilles, longtemps considérés comme une épine dans le pied du développement urbain de Casablanca. Si cette campagne de démolition est perçue par certains comme une étape nécessaire pour améliorer l’image et l’organisation de la capitale économique, elle soulève également des interrogations quant à ses répercussions sociales.
Le sort des familles expulsées et les options de relogement proposées sont au cœur des débats. Des associations s’inquiètent des conséquences humaines de ces démolitions, mettant en lumière la nécessité d’un accompagnement adéquat pour les personnes se retrouvant sans abri. L’avenir des quartiers concernés et la gestion de cette transition urbaine restent des sujets de préoccupation, comme le rapporte le média Aljarida24.
Parallèlement à cette action locale, le gouvernement marocain a dévoilé un plan national ambitieux visant à éradiquer les bidonvilles à travers le pays. Ce programme prévoit le relogement des familles dans des logements décents, offrant une alternative concrète aux habitations précaires.
Le plan gouvernemental propose deux options de logement, toutes deux subventionnées. Pour les appartements de type F3 d’une valeur de 250 000 dirhams, l’État s’engage à apporter une aide maximale de 110 000 dirhams, complétée par une contribution de 40 000 dirhams du Ministère de l’Habitat. Les bénéficiaires devront financer les 100 000 dirhams restants. Une seconde option concerne des logements à 300 000 dirhams, pour lesquels le gouvernement prévoit une aide directe pouvant atteindre 100 000 dirhams, associée à un soutien étatique de 60 000 dirhams et à la contribution ministérielle de 40 000 dirhams, laissant là aussi 100 000 dirhams à la charge des familles.
Cette initiative nationale témoigne d’une volonté politique de s’attaquer aux racines du problème des bidonvilles, en proposant des solutions de logement abordables et dignes. Cependant, la mise en œuvre de ce plan et son articulation avec les opérations de démolition en cours à Casablanca soulèvent des questions sur la coordination entre les différents niveaux de gouvernance et sur la capacité à répondre efficacement aux besoins des populations concernées.
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