Les relations franco-algériennes traversent une période délicate, marquée par des désaccords politiques et des tensions diplomatiques. La reconnaissance récente par la France du plan marocain sur le Sahara occidental a ravivé les frictions entre Paris et Alger, compliquant davantage les efforts de rapprochement entre les deux nations. Dans ce contexte déjà tendu, le quotidien algérien El Watan vient de publier des révélations qui risquent d’attiser les braises d’un débat déjà brûlant.
Un diplomate sous le feu des critiques
Selon El Watan, Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, se retrouve au centre d’une polémique grandissante. Le journal rapporte que depuis son départ à la retraite, Driencourt aurait multiplié les prises de position controversées à l’égard de l’Algérie. El Watan fait notamment référence à la publication en 2022 du livre « L’énigme algérienne », dans lequel l’ancien diplomate livrerait sa vision des années passées en poste à Alger.
Le quotidien algérien affirme que les propos tenus par Driencourt dans son ouvrage et lors d’interventions médiatiques dressent un portrait peu flatteur de la situation en Algérie. El Watan cite des expressions attribuées à l’ancien ambassadeur, telles que « L’Algérie ne croit qu’aux rapports de force » ou encore « l’Algérie s’effondre sous nos yeux et va entraîner avec elle la France », qui auraient suscité l’indignation côté algérien.
Une transaction immobilière au cœur des accusations
Les révélations d’El Watan ne se limitent pas aux déclarations de l’ancien diplomate. Le journal algérien met en lumière une transaction immobilière effectuée sous le mandat de Driencourt en tant qu’ambassadeur, soulevant des interrogations sur sa gestion des biens de l’État français à l’étranger.
D’après les informations publiées par El Watan, Driencourt aurait supervisé en 2011 la vente d’un terrain de plus de 10 000 m² appartenant à l’État français, situé dans un quartier prisé d’Alger. Le journal affirme que cette propriété aurait été cédée pour une somme jugée bien inférieure à sa valeur réelle. El Watan précise que l’acquéreur n’était autre que Réda Kouninef, un homme d’affaires influent de l’époque, aujourd’hui incarcéré pour des affaires de corruption.
Le quotidien algérien s’interroge sur les conditions de cette vente, estimant à 500 millions de dinars (environ 4,87 millions d’euros) le montant de la transaction, un prix qu’il juge dérisoire au vu de l’emplacement et de la surface du bien. El Watan étaye son propos en comparant cette vente à une transaction similaire réalisée quelques années plus tard par le successeur de Driencourt, pour un terrain deux fois plus petit mais ayant rapporté le double.
Des zones d’ombre persistantes
El Watan pousse plus loin son enquête en évoquant les circonstances entourant cette vente. Le journal fait état de l’intervention présumée de hauts responsables algériens pour faciliter la transaction, notamment en levant le droit de préemption de l’État algérien sur le bien en question.
Face à ces allégations, l’ambassade de France à Alger a réagi en fournissant des explications sur le déroulement de la vente. Selon la représentation diplomatique française, la transaction aurait été effectuée dans le respect des procédures en vigueur, sur la base d’une estimation officielle réalisée par la Mission économique française. Alors que les tensions entre la France et l’Algérie restent palpables sur la scène internationale, ces révélations d’El Watan ajoutent un nouvel élément au débat sur la nature des relations bilatérales.
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