Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, la Russie a fait face à de multiples sanctions économiques imposées par les pays occidentaux, affectant notamment ses exportations d’hydrocarbures et de matières premières. Ces mesures ont contraint Moscou à revoir ses stratégies commerciales et à chercher de nouvelles voies pour maintenir sa position dominante sur le marché mondial des céréales, secteur crucial pour son économie et son influence internationale.
Un bouleversement majeur dans le commerce céréalier
La Russie vient d’annoncer une transformation radicale de sa stratégie de vente de blé. L’Union des exportateurs russes de céréales a dévoilé sa décision d’éliminer les intermédiaires dans ses transactions avec treize pays importateurs majeurs. Cette mesure, effective depuis le 11 octobre 2024, touche des nations stratégiques comme l’Algérie, l’Égypte, l’Arabie Saoudite et l’Inde. Les transactions antérieures à cette date seront honorées selon les conditions initiales, comme l’a précisé Edouard Zernine, président du conseil d’administration du Syndicat des exportateurs russes.
Des répercussions immédiates sur le marché mondial
Cette annonce a déjà provoqué des turbulences sur les marchés internationaux. Les contrats à terme sur le blé ont enregistré une baisse significative, tandis que les cours des actions des sociétés de négoce ont également été impactés. Les analystes s’inquiètent particulièrement du sort des entreprises céréalières commerciales, notamment américaines, qui risquent de se retrouver avec des stocks importants de blé, n’ayant plus accès aux approvisionnements russes sans accord spécifique de collaboration à long terme avec des sociétés russes.
L’Algérie, un partenaire stratégique
Pour l’Algérie, quatrième acheteur mondial de blé russe, les enjeux sont considérables. Le pays a importé entre 1,5 et 1,7 million de tonnes de blé tendre russe depuis le début de l’année, faisant du blé le principal produit d’exportation russe vers l’Algérie. Ivan Natlich, représentant commercial de la Russie en Algérie, souligne l’importance de cette relation commerciale, rappelant que la Russie demeure l’un des fournisseurs majeurs de blé tendre pour le marché algérien. Cette nouvelle politique de vente directe pourrait redéfinir les modalités de ces échanges commerciaux essentiels pour les deux nations.
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