Maghreb : ce pays mal noté dans un classement mondial sur le chômage

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Le chômage en Afrique atteint de nouveaux sommets, et la Tunisie, au cœur du Maghreb, se retrouve en première ligne d’une crise sociale profonde. Le rapport « World Social Report 2024″ des Nations unies, publié par le département des affaires économiques et sociales du secrétariat de l’ONU, dévoile une augmentation alarmante du taux de chômage dans plusieurs pays africains, avec une attention particulière sur le cas tunisien. Ce pays de la rive sud de la Méditerranée subit une hausse de 2,3 points de son taux de chômage entre 2018 et 2023, un signal fort de la vulnérabilité de son économie face aux turbulences internationales.

La situation en Tunisie est le reflet de défis plus vastes que connaissent les économies maghrébines et africaines dans leur ensemble. Les récents chocs économiques et sociaux, aggravés par la pandémie de COVID-19, la crise ukrainienne, et des tensions socio-politiques internes, ont accentué les faiblesses structurelles des marchés de l’emploi. Ce contexte a exacerbé la pauvreté, les inégalités et le désarroi social parmi les jeunes et les actifs tunisiens, pour qui l’emploi reste une priorité souvent inaccessible.

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Depuis des années, la Tunisie peine à absorber les flux de jeunes diplômés sur le marché du travail, exacerbant ainsi le chômage des jeunes, qui atteint des taux critiques. Dans ce pays où l’éducation est largement accessible, l’augmentation du chômage parmi les jeunes diplômés devient une source de frustration croissante. Ce phénomène met en lumière une certaine inadéquation entre le système éducatif et les opportunités économiques, poussant de nombreux jeunes à envisager l’émigration vers l’Europe ou d’autres régions pour espérer de meilleures perspectives d’avenir.

Les Nations unies avertissent des risques sociaux que représente cette situation pour la Tunisie. La montée du chômage, en particulier parmi les jeunes et les femmes, contribue à accroître la précarité et à accentuer les inégalités. Le chômage est devenu un moteur de l’exode rural vers les villes, une migration qui exerce une pression supplémentaire sur les infrastructures urbaines déjà limitées et sur les services sociaux.

Les tensions sociales, catalysées par cette montée du chômage, menacent également la stabilité politique du pays. En effet, la Tunisie, qui fut le point de départ du printemps arabe en 2011, connaît aujourd’hui des mouvements de contestation similaires, où les revendications économiques et sociales occupent une place centrale.

Face à ce tableau sombre, le rapport des Nations unies souligne la nécessité de réformes structurelles pour réduire le chômage et promouvoir un modèle de croissance plus inclusif en Tunisie. Une des recommandations clés est de diversifier l’économie, notamment en investissant dans les secteurs porteurs comme l’agriculture, l’énergie renouvelable et les technologies de l’information. Ces secteurs pourraient créer des emplois stables et de qualité, offrant ainsi des solutions à long terme au problème du chômage.

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La situation tunisienne n’est pas unique dans le Maghreb. D’autres pays de la région font également face à une montée du chômage et à des défis économiques similaires. Cependant, le cas de la Tunisie est emblématique des enjeux que ces pays devront surmonter pour assurer la stabilité et la prospérité de leur population.

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