Les relations entre Elon Musk et l’Europe n’ont cessé de se dégrader depuis son rachat de Twitter en 2022. Le milliardaire avait notamment provoqué l’ire des responsables européens en supprimant brutalement les équipes de modération du réseau social et en ignorant les demandes répétées de la Commission européenne concernant la lutte contre la désinformation. Sa décision de rebaptiser Twitter en « X » et de modifier radicalement les règles de fonctionnement de la plateforme avait également suscité de vives inquiétudes à Bruxelles, où les régulateurs craignaient un affaiblissement des garde-fous démocratiques.
Une mise en garde diplomatique mais ferme
Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, vient d’adresser un avertissement à peine voilé au patron de X. Dans un entretien au Parisien, il exprime son inquiétude quant à l’influence grandissante du milliardaire sur la scène politique américaine, notamment depuis l’annonce de son probable rôle dans la future administration Trump. « Souhaitons qu’il n’inflige pas à la démocratie américaine le traitement qu’il a administré à Twitter », déclare-t-il, rappelant les bouleversements majeurs imposés au réseau social : licenciements massifs, retrait de la Bourse et transformation radicale de la gouvernance.
Un bras de fer qui dépasse les réseaux sociaux
L’intervention du chef de la diplomatie française révèle les tensions croissantes entre les démocraties européennes et les géants technologiques américains. Le ministre affirme sans détour que la France refuse de voir « le débat public délocalisé sur des réseaux sociaux dérégulés aux mains d’intérêts particuliers« . Cette position ferme pourrait avoir des répercussions sur les relations transatlantiques, d’autant que Musk a déjà participé à une conversation téléphonique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, démontrant son influence croissante sur la politique étrangère américaine.
La présence d’Elon Musk dans l’entourage de Donald Trump soulève des questions cruciales sur l’avenir des relations franco-américaines et le contrôle des réseaux sociaux. Jean-Noël Barrot reste néanmoins optimiste sur certains points, notamment concernant le soutien américain à l’Ukraine. Selon lui, Donald Trump, malgré sa rhétorique, ne pourrait accepter « la plus grande annexion territoriale de l’histoire depuis 75 ans » sans risquer des « conséquences très graves » pour l’Europe et le monde. Le ministre appelle à un retour aux fondamentaux démocratiques, où le pouvoir et la responsabilité reviennent aux citoyens, plutôt qu’aux intérêts privés des géants technologiques.
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