Le secteur automobile marocain ne cesse de croître et de gagner en attractivité auprès des investisseurs étrangers, en particulier les industriels chinois. Profitant de la position stratégique du Maroc et de son accord de libre-échange avec l’Union européenne, plusieurs équipementiers asiatiques se tournent vers le royaume pour y implanter leurs sites de production, renforçant ainsi l’ambition du Maroc de devenir un hub incontournable pour l’industrie automobile en Afrique et au-delà.
Parmi ces investisseurs, Shandong Daye, l’un des plus grands fabricants chinois de fils d’acier pour pneus automobiles, a récemment dévoilé un projet ambitieux d’implantation au Maroc. Le groupe compte injecter 1,5 milliard de yuans, soit environ 210 millions de dollars, dans la construction d’une nouvelle usine destinée à la production de fils d’acier. L’usine, qui sera réalisée en deux phases, prévoit une capacité annuelle de 100 000 tonnes de fils et câbles d’acier à terme. Cette première phase, d’un coût estimé à 119,1 millions de dollars, devrait voir le jour d’ici fin 2026 avec une capacité de production de 40 000 tonnes, bien qu’aucun détail n’ait été communiqué pour la suite des travaux.
L’implantation de Shandong Daye au Maroc n’est pas fortuite. La proximité géographique du royaume avec le marché européen et l’accord de libre-échange avec l’Union européenne en font une passerelle idéale pour les exportations vers ce marché. Cette stratégie permet à Shandong Daye de contourner certaines contraintes liées aux frictions commerciales entre la Chine et l’Occident. Grâce à sa nouvelle base marocaine, l’entreprise pourra ainsi minimiser ses coûts logistiques tout en expédiant plus facilement ses produits vers des clients européens tels que Michelin, Goodyear, Continental et Pirelli, avec lesquels elle collabore déjà étroitement.
Depuis plusieurs années, le Maroc s’est imposé comme un pôle d’attraction pour les constructeurs automobiles et leurs fournisseurs. L’infrastructure portuaire moderne, notamment le port de Tanger Med, ainsi que les incitations fiscales proposées par le gouvernement marocain contribuent grandement à cette attractivité. Des groupes internationaux tels que Renault et Stellantis ont également choisi d’installer leurs usines de production au Maroc, affirmant la capacité du royaume à accueillir des projets industriels de grande envergure.
L’arrivée de Shandong Daye marque une étape importante pour le Maroc dans sa stratégie d’attraction des investissements étrangers. En visant le marché européen, l’usine contribuera à diversifier les exportations marocaines, renforçant ainsi l’indépendance industrielle du royaume dans le secteur automobile. En parallèle, cette dynamique pourrait encourager d’autres géants asiatiques à investir dans le pays, élargissant l’écosystème industriel local.
Le partenariat sino-marocain en matière d’automobile ne profite pas uniquement aux investisseurs chinois. Pour le Maroc, cette affluence de capitaux et d’acteurs technologiques contribue à la création d’emplois qualifiés et au transfert de compétences vers la main-d’œuvre locale. De plus, la concentration d’équipementiers internationaux renforce la compétitivité du pays en tant que plaque tournante de l’industrie automobile en Afrique et le rapproche de ses objectifs d’exportation et de développement économique.
Avec une capacité de production mondiale qui avoisine les 428 000 tonnes de fils d’acier pour pneus, Shandong Daye représente 38 % de la production chinoise dans ce domaine. Son arrivée au Maroc pourrait être un prélude à une coopération encore plus approfondie entre les deux pays. Alors que le royaume continue de séduire de nouveaux investisseurs, son ambition de devenir un hub automobile pour le continent africain et l’Europe semble plus que jamais à portée de main.
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