Bien qu’étant propres et attirants, les nouveaux marchés modernes déjà fonctionnels à Cotonou laissent des vendeuses et des acheteurs réticents. Pendant que les vendeurs peinent à s’y installer à cause des horaires d’ouverture et de fermeture, les acheteurs, quant à eux, craignent que les produits soient plus chers dans ces marchés, en raison de la qualité des infrastructures.
Au marché de Mènontin, les vendeuses sont contentes de leur nouveau cadre de commerce. Elles n’ont plus à ranger leurs marchandises chaque soir. Elles peuvent les laisser sur leurs stands sans aucune mesure particulière. Car, elles estiment que ces nouveaux marchés sont assez bien encadrés et sécurisés. ‹‹ Nous sommes maintenant à l’abri de la pluie, du vent, des odeurs nauséabondes qui nous rendent malades, des vols, etc. Lorsqu’il pleut, on ne le sent même pas du tout quand on est à l’intérieur du marché. Il y a aussi des agents de nettoyage qui sont là en permanence, avec des poubelles posées ici et là dans le marché ››, se réjouit Pulcherie, une vendeuse du marché de Mènontin.
Cependant, elle soulève le problème du manque d’affluence comparativement à l’ancien marché et des inquiétudes par rapport aux heures d’ouverture et de fermeture. ‹‹ On ouvre à huit heures et on ferme à 21 h. Déjà, à partir de 20 h 30, on commence à vous signaler qu’il est presque l’heure pour qu’on rentre. À 21 h, les clients et les vendeuses doivent sortir du marché pour la fermeture. Ce qui fait qu’il y a des personnes qui ont bien eu leurs stands dans ce nouveau marché, mais qui ne veulent pas quitter l’ancien marché pour venir ici. Moi-même, j’ai perdu quelques clients depuis que je suis dans ce nouveau marché ››, confie cette dame. Rogatienne, une autre vendeuse du même marché, d’ajouter que certaines de leurs paires de l’ancien marché restent dans les alentours du marché pour servir les acheteurs qui viennent tôt le matin ou le soir après 21 heures. Ce qui défavorise celles qui sont au sein du nouveau marché.
Même constat dans les autres marchés
Dans le marché d’Aïdjèdo, le constat est presque le même. Les vendeuses se plaignent aussi du fait que ce nouveau marché soit moins fréquenté que l’ancien. ‹‹ Je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui ne savent pas encore que le marché est déjà en activité. Peut-être qu’il y a aussi d’autres qui ne viennent pas encore parce qu’ils pensent que les prix des produits seront augmentés à cause du cadre qui est plus beau. Alors que nous vendons aux mêmes prix que dans l’ancien marché ››, déclare Virginie, une vendeuse du nouveau marché d’Aïdjèdo. En ce qui concerne le marché de Cadjèhoun, il n’y a pas une grande affluence. Mais les vendeuses ont reconnu que certaines personnes, notamment les expatriés, viennent pour découvrir le marché. Ils achètent quelque chose en partant.
Virginie a bien vu en pensant que le cadre influencerait certains acheteurs. Croisée dans les environs du nouveau marché d‘Aïdjèdo, Marianne achète dans une boutique. À la question de savoir pourquoi elle a opté pour cette boutique alors que le marché est à proximité elle répond : ‹‹ tel que ce marché se présente comme un supermarché, je suppose que les choses seront plus chères et peut-être aussi qu’on ne pourra pas débattre les prix ››, répond la jeune femme. Résidant aussi à Aïdjèdo, Fatou a le même point de vue que Marianne.
Dans les anciens marchés, les vendeuses payaient 1.500 francs CFA pour la location de leurs stands. Pour ces nouveaux marchés, elles ont fait savoir qu’elles ne paient rien encore. Elles s’inquiètent quand même qu’on ne leur propose un montant par rapport auquel elles ne seront pas à la hauteur. D’après les informations qui circulent dans les coulisses, la redevance serait fixée à 15.000 francs CFA dans les nouveaux marchés de Cotonou. Un montant qui reste à être infirmé ou confirmé par les sources officielles. (Rejoignez la famille des abonnés de notre chaîne WhatsApp en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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