Rivalités au Maghreb: voici la position de l’ONU sur ce dossier

Photo Africatimes

Le Sahara occidental reste, depuis des décennies, un sujet de tensions majeures entre le Maroc et l’Algérie, pays voisins aux relations compliquées. Ce territoire disputé voit s’opposer le Maroc, qui le considère comme partie intégrante de son royaume, et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, qui revendique le droit à l’autodétermination pour cette ancienne colonie espagnole. Jeudi 31 octobre, l’Organisation des Nations unies (ONU) a réaffirmé sa volonté de voir émerger une solution « réaliste et acceptable » pour mettre fin à ce conflit qui pèse lourdement sur la stabilité de la région.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) jusqu’en octobre 2025, dans une résolution parrainée par les États-Unis. Douze des quinze membres du Conseil ont approuvé cette décision, qui exhorte les parties à trouver un terrain d’entente dans ce dossier complexe. Cependant, l’Algérie, qui soutient fermement le Front Polisario, a choisi de ne pas voter, marquant ainsi sa désapprobation face au rejet de ses propositions d’amendement. La Russie et le Mozambique, quant à eux, se sont abstenus.

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Le texte de l’ONU appelle les deux parties à s’engager pleinement dans un processus politique, rappelant que le « statu quo n’est pas acceptable ». La résolution plaide pour une solution durable et mutuellement acceptable, une formulation qui renforce l’idée que le conflit ne peut pas être laissé à l’enlisement sans conséquences pour la région.

Le Sahara occidental s’étend sur 266 000 kilomètres carrés au nord de la Mauritanie, une région partagée entre le Maroc et le Front Polisario, chacun contrôlant une portion distincte séparée par un mur de sable et surveillée par les casques bleus de l’ONU. Riche en ressources minérales et en zones de pêche, le Sahara occidental est également la dernière enclave africaine au statut postcolonial indéfini, qualifiée de « territoire non autonome » par les Nations unies.

Depuis 1975, le Maroc administre plus de 80 % de ce territoire et propose depuis 2007 un plan d’autonomie, tout en maintenant sa souveraineté. Le Front Polisario, avec l’appui de l’Algérie, continue de défendre l’idée d’un référendum d’autodétermination, prévu dans le cessez-le-feu signé en 1991, mais qui n’a jamais été organisé.

Les divergences entre Rabat et Alger trouvent leurs racines dans des visions totalement opposées sur l’avenir du Sahara occidental. Rabat avance un modèle d’autonomie sous souveraineté marocaine, une solution qu’il présente comme un compromis réaliste. Ce plan est soutenu par plusieurs pays, y compris les États-Unis, qui considèrent cette proposition comme une base de discussion valable pour une résolution pacifique.

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Le Front Polisario, de son côté, ne démord pas de l’idée d’un référendum, avec l’Algérie en arrière-plan pour soutenir cette revendication d’indépendance. L’échec de la mise en œuvre de ce référendum, pourtant inscrit dans l’accord de 1991, alimente la frustration et la méfiance entre les deux camps, rendant chaque avancée politique difficile.

La communauté internationale, qui considère le Sahara occidental comme un point sensible pour la stabilité régionale, multiplie les appels pour éviter toute escalade. Le Conseil de sécurité de l’ONU reste prudent dans ses résolutions, cherchant à encourager le dialogue sans imposer de solution radicale. Ce soutien à une approche politique progressive met l’accent sur le besoin de concessions mutuelles.

Le Maroc continue de renforcer ses soutiens internationaux à travers une diplomatie proactive, tandis que l’Algérie persiste dans son rôle de soutien actif au Front Polisario. Ce jeu d’influences témoigne des profondes rivalités géopolitiques entre les deux nations, qui vont bien au-delà du Sahara occidental.

Le dossier du Sahara occidental semble à la croisée des chemins, avec des avancées symboliques mais un règlement politique toujours hors de portée. L’ONU tente de maintenir le dialogue ouvert et de rappeler aux parties que l’impasse n’est pas viable à long terme. En attendant une solution durable, le Sahara occidental reste un enjeu de taille dans les tensions régionales, un conflit où se mêlent aspirations indépendantistes, souveraineté nationale et intérêts géopolitiques.

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