Les démarches pour obtenir un visa représentent souvent un parcours semé d’embûches pour les ressortissants africains. De l’attente interminable des rendez-vous aux refus inexpliqués, en passant par les documents exigés et les frais élevés non remboursables, la quête du précieux sésame vers l’Europe s’apparente fréquemment à une épreuve kafkaïenne. Les candidats au voyage font également face à des intermédiaires non officiels qui profitent de leur désarroi, promettant contre rémunération des rendez-vous express ou un traitement privilégié de leur dossier.
Le Maroc hausse le ton face aux dysfonctionnements
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a interpellé les représentations diplomatiques européennes concernant leurs pratiques en matière de délivrance de visas. Au cœur de ses préoccupations : le phénomène grandissant des intermédiaires non agréés qui gravitent autour du processus d’obtention des visas. Le ministre pointe particulièrement du doigt la délégation de la gestion des demandes à des sociétés externes par plusieurs pays européens, notamment la France, l’Espagne et l’Italie, créant ainsi un terrain propice aux activités des courtiers illégaux.
Une lutte active contre les pratiques frauduleuses
Face à cette situation, la diplomatie marocaine ne reste pas les bras croisés. Les services du ministère multiplient les réunions bilatérales avec les missions étrangères pour identifier et corriger les failles du système. L’objectif est double : protéger les citoyens marocains des escroqueries et garantir un traitement digne de leurs demandes. Une avancée notable se profile avec l’introduction prévue en septembre 2024 d’un système de vérification par appel vidéo pour les demandes de visa français, visant à contrer les pratiques frauduleuses.
La dignité des demandeurs au centre des préoccupations
Le Maroc insiste particulièrement sur le respect de la dignité de ses ressortissants durant le processus de demande de visa. Cette exigence prend une importance cruciale pour les cas prioritaires comme les études ou les soins médicaux. Le ministre Bourita appelle les autorités européennes à traiter les dossiers avec célérité tout en maintenant des standards élevés de respect envers les demandeurs. Cette position ferme témoigne de la volonté du royaume de protéger les intérêts de ses citoyens, tout en reconnaissant la nécessité de se conformer aux réglementations des pays d’accueil.
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