Le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition au Burkina Faso, a annoncé, le vendredi 6 décembre 2024, la révocation de son Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla. Cette décision, prise par décret, a été diffusée en soirée par la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB). Le décret stipule également la dissolution du gouvernement, dont les membres continueront de gérer les affaires courantes jusqu’à la formation d’une nouvelle équipe. Aucune explication officielle n’a été donnée pour justifier cette éviction, ce qui a suscité des interrogations au sein de l’opinion publique. Apollinaire Kyélem de Tambèla, avocat et auteur d’ouvrages sur la révolution sankariste, né le 11 juin 1958, avait été nommé Premier ministre en octobre 2022, après la prise de pouvoir par Ibrahim Traoré suite à un coup d’État.
La dissolution du gouvernement intervient après plusieurs remaniements et à la suite de critiques publiques. Le gouvernement Kyélem de Tambèla avait connu trois ajustements importants, notamment en novembre 2022, juin 2023 et décembre 2023. Apollinaire Kyélem de Tambèla, nommé Premier ministre en octobre 2022 après le renversement de Paul-Henri Sandaogo Damiba, a fait l’objet de controverses, particulièrement en octobre 2024, lorsqu’il a évoqué l’inefficacité des fétiches face à la menace terroriste.
Le décret de dissolution ne précise pas de date pour la formation du nouveau gouvernement. Les ministres sortants continueront donc de gérer les affaires courantes en attendant la mise en place de la nouvelle équipe. Apollinaire Kyélem de Tambèla, qui a dirigé trois gouvernements successifs sous la transition, laisse ainsi la place à une nouvelle configuration politique. Le président Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir après deux coups d’État successifs en 2022, n’a pas donné d’indications sur ses intentions concernant la composition du futur gouvernement. La gestion de la transition se poursuit dans un contexte de défi sécuritaire, alors que le pays lutte contre les attaques terroristes et l’instabilité.
Le mercredi 20 novembre dernier, c’est le président malien Assimi Goïta qui a procédé au limogeage de son premier ministre Choguel Kokalla Maïga et de son gouvernement après des critiques de ce dernier contre le pouvoir en place. Ces limogeages soulèvent de nombreuses questions sur la situation politique des deux pays.
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