Europe: Elon Musk veut soutenir l’extrême droite d’un autre pays

Photo Number 10 (CC BY-NC-ND 2.0).

L’ambition politique du magnat de la tech ne connaît pas de frontières. Après avoir affiché son soutien indéfectible à Donald Trump aux États-Unis et négocié un possible don historique de 100 millions de dollars au parti Reform UK de Nigel Farage au Royaume-Uni, Elon Musk étend désormais son influence à l’Allemagne. Le 20 décembre, le propriétaire de X (ex-Twitter) a publiquement soutenu le parti d’extrême droite AfD, déclarant que cette formation représentait le seul espoir de sauver l’Allemagne. Une prise de position qui intervient à deux mois des élections anticipées allemandes, prévues le 23 février.

Une stratégie d’influence européenne

Le propriétaire de Tesla, qui a construit une importante usine près de Berlin, tisse méthodiquement sa toile politique en Europe. Ses affinités avec la Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni sont de notoriété publique. Au Royaume-Uni, les discussions en cours pour financer Reform UK via des entreprises britanniques – contournant ainsi l’interdiction faite aux citoyens américains de financer directement des partis politiques – illustrent sa détermination à peser sur les équilibres politiques européens. L’AfD, créditée de 19% des intentions de vote et hostile aux migrants, représente un nouveau maillon dans cette chaîne d’alliances avec les formations populistes du continent.

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La réaction des institutions allemandes

Le chancelier Olaf Scholz, dont le parti social-démocrate stagne à 15% dans les sondages, a réagi avec mesure à cette ingérence, rappelant que la liberté d’expression s’applique aussi aux milliardaires, tout en soulignant que cette liberté permet également de proférer des conseils politiques inadéquats. Le secrétaire général du SPD, Matthias Miersch, s’est montré plus direct en intimant à Musk, en anglais, de rester en dehors des affaires allemandes. L’eurodéputé conservateur Dennis Radtke a même qualifié le milliardaire de « menace« , l’associant à Trump et à l’influence de Poutine.

Un bras de fer institutionnel

La réaction officielle de Berlin face à cette interférence reste prudente. Si la porte-parole d’Olaf Scholz a évoqué la loi européenne sur les services numériques encadrant le comportement des plateformes pendant les campagnes électorales, le gouvernement allemand refuse de quitter la plateforme X. Cette position traduit la volonté de maintenir une présence institutionnelle sur les réseaux sociaux, malgré les provocations répétées de leur propriétaire. L’AfD, elle, savoure ce soutien inattendu : sa cheffe de file, Alice Weidel, a remercié Musk dans une mise en scène calculée devant un sapin de Noël, lui souhaitant, ainsi qu’à Trump, « le meilleur pour le prochain mandat ».

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