Les promesses d’une vie meilleure peuvent parfois se transformer en cauchemar. Des offres d’emploi alléchantes, présentées comme des opportunités, piègent parfois des travailleurs vulnérables. C’est ce qui est arrivé à une vingtaine de Marocains, attirés en France avec l’espoir d’un contrat de travail stable. Après avoir déboursé 10 000 euros chacun, ces hommes, âgés pour la plupart de moins de 30 ans, ont découvert une réalité cruelle : des conditions de vie et de travail assimilables à l’esclavage moderne.
Ces travailleurs ont été exploités par une agricultrice du Lot-et-Garonne, actuellement jugée pour traite d’êtres humains et travail dissimulé devant le tribunal correctionnel d’Agen. La situation des victimes est accablante. Hébergés dans un logement insalubre, sept d’entre eux partageaient une pièce de 10 m², avec un unique sanitaire et une douche constamment obstruée. Les repas étaient préparés sur une plaque de cuisson pour vingt personnes. L’hiver, des voisins, alertés par leur détresse, leur ont offert des couvertures pour lutter contre le froid.
Leur calvaire ne se limitait pas aux conditions de logement. Les journées de travail, harassantes, étaient imposées sans respect pour leur santé. Même en cas de maladie, ils devaient continuer à travailler, témoigne l’avocate de l’une des victimes, Me Sylvia Goudenege-Chauvin. L’un des travailleurs, épuisé et désespéré après avoir reçu seulement 1 500 euros pour onze mois d’efforts acharnés, a tenté de se suicider.
Un rapport de l’inspection du travail a confirmé l’état lamentable des conditions de vie et de travail. Ces abus reflètent une exploitation systémique, où la vulnérabilité des travailleurs étrangers est instrumentalisée. Malgré leur expérience traumatisante, certaines victimes ont pu trouver un soutien auprès de personnes bienveillantes. Aujourd’hui, elles espèrent obtenir justice grâce au travail des avocats qui les représentent. Alors que l’agricultrice encourt jusqu’à dix ans d’emprisonnement, cette affaire met en lumière les dérives possibles liées à l’exploitation de travailleurs migrants.
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