Le culte ou le masque Egungun, également appelés « Revenants », ou « Kouvitos » ou encore « Kluitos » occupe une place importante dans la culture, la spiritualité et les traditions du Bénin. Hérité des Yorubas, cette culture qui est aussi un culte célèbre les ancêtres défunts en leur attribuant un rôle actif dans la vie des vivants. Chargé de symbolisme et de spiritualité, ce culte est à la fois un hommage aux ancêtres et une pratique sociale ancrée dans l’histoire des communautés béninoises. « Le masque Egungun n’est pas un simple couvre-visage. C’est une tenue complète constituée de plusieurs couches de tissus colorés, de broderies et d’éléments décoratifs. Ces costumes sont souvent ornés de perles, de coquillages, de miroirs et de motifs symboliques, qui reflètent le statut et les qualités des ancêtres qu’ils représentent ». Cette déclaration d’un « bâlê » (prêtre du culte Egungun), qui a requis l’anonymat, montre l’importance mais aussi la majesté qui entoure le culte Egungun au Bénin. Selon les dignitaires de ce culte, chaque masque est unique et peut être interprété comme une « personnalité spirituelle ». Les motifs et les couleurs choisies varient selon les lignées, les clans, les régions ou les esprits invoqués. Ils sont créés pour honorer les ancêtres et leur conférer une identité visuelle.
Origine du masque Egungun
Le culte des Egungun trouve ses racines dans la culture yoruba, qui s’étend sur le Bénin, le Nigeria et d’autres parties de l’Afrique de l’Ouest. Selon les chefs traditionnels de cette divinité, le vrai Egungun vient d’Oyo au Nigeria. Les récits anciens racontent que c’est le roi Guézo (1818 à 1858), qui a ramené au Dahomey (ancien nom du Bénin) des esclaves du Nigeria. L’un d’eux, un jour au champ, fait savoir à ses amis, qu’il possède des pouvoirs surnaturels et par simples incantations, il pouvait produire assez de miracles. Il prit un bâton et frappa le sol. Les Egungun sortirent en grand nombre. Le roi impressionné porta en triomphe les esclaves nigérians et décide de changer leur statut. Le roi Guézo choisit la ville de Ouidah, (ville des divinités), où les nigérians promoteurs des Egungun ont été envoyés pour promouvoir cette divinité. En effet, les Yorubas considèrent que la mort ne signifie pas la fin de la vie, mais une transition vers une existence spirituelle. Les Egungun alors sont les esprits des ancêtres qui reviennent sur terre. Ce culte met donc l’accent sur la continuité entre les vivants et les morts, et sur le respect des valeurs ancestrales.
Symbole des relations entre vivants et morts
Le masque Egungun, pièce maîtresse du culte ancestral au Bénin, est bien plus qu’un accessoire. Il est un symbole spirituel puissant et une œuvre d’art culturelle. Associé au culte des ancêtres Yorubas, ce masque incarne les esprits des défunts, qui reviennent parmi les vivants pour transmettre des bénédictions, des conseils ou des avertissements. Dans la cosmologie béninoise, les Egungun sont les médiateurs entre le mondes des vivants et des morts. Le masque permet à ces esprits de « descendre » sur terre, où ils interagissent avec les membres de la communauté. Les performances des Egungun, souvent accompagnées de danses et de chants, sont perçues comme des manifestations directes des ancêtres.
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