Le Bénin abriterait des bases militaires françaises, selon une déclaration du président français Emmanuel Macron. Le gouvernement béninois a toujours réfuté cette information, notamment après les dénonciations formulées par les États voisins, le Niger et le Burkina Faso. Face à cette situation mais aussi à l’attaque menée le 08 janvier dernier contre une position béninoise à Banikora, des députés du Parti Les Démocrates ont adressé le 13 janvier des questions d’actualité au gouvernement par le biais de l’assemblée nationale.
« Dans une vidéo qui fait actuellement le tour des réseaux sociaux, on aperçoit clairement le Président de la République Française, Emmanuel Macron affirmer à la face du monde lors de la traditionnelle conférence des ambassadeurs qui a eu lieu à Paris, les lundi 6 et mardi 7 janvier 2025, l’existence de bases militaires stratégiques dans plusieurs pays d’Afrique dont le Bénin et le Nigéria. Il déclarait que la mise en place de ces bases répondrait au nouveau partenariat de sécurité et défense adopté par la France depuis quelques années ».
C’est ce qui motive la première série de questions d’actualité adressées au gouvernement. Les députés du parti Les Démocrates cherchent en effet à comprendre : « Le gouvernement confirme-t-il l’existence de bases militaires françaises au Bénin ? Si oui depuis quand? Quels sont les termes de l’accord militaire ayant conduit à la mise en place de ces bases militaires au Bénin ? Fournir copies desdits accords à la représentation nationale. Quels sont les lieux d’emplacement et les géolocalisations de ces bases militaires? Combien sont-elles? Quelle évaluation peut-on déjà faire de la présence de ces bases militaires au Bénin? (Les attaques terroristes ont-elles augmenté ou diminué?) Combien d’agents des forces de sécurité et de défense ont été déjà tués depuis l’installation de ces bases militaires Bénin ? Au regard des amères expériences déjà vécues par les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et du Tchad relativement à l’implantation de bases militaires françaises dans ces pays, que peut-on espérer de ce nouvel accord de coopération militaire avec la France?
La 2ème série de questions d’actualité est relative aux évènements survenus le mercredi 8 janvier 2025, veille de la célébration du « Vodoun days ». Il s’agit de l’attaque terroriste d’une rare violence sur la position de « Point Triple » ou zone des trois frontières, tenue par les Forces de Défense et de Sécurité béninoises, dans la commune de Banikoara.
« De sources bien renseignées, l’attaque qui aurait commencé aux environs de 16 h, aurait duré plus de 8 heures à l’issue desquelles 35 de nos soldats ont été tués et d’importants matériels militaires emportés. Cette attaque constitue, à n’en point douter, celle qui a engendré la plus lourde perte jamais subie par nos forces de défense et de sécurité depuis le début de leur combat contre le terrorisme. Cet événement tragique soulève beaucoup d’interrogations. Selon le communiqué du colonel Gomina, le chef d’état-major de la garde nationale, la position attaquée était l’une des plus fortes et des plus militarisées de l’opération Mirador avec de nombreuses armes collectives, de drones d’observation et avait un dispositif internet pour rendre compte rapidement de toute situation malveillante », rapporte la lettre des députés du parti Les Démocrates adressée au bureau de la l’assemblée nationale. C’est fort de ces informations que les députés de l’opposition parlementaires veulent savoir : « Comment l’Etat-major des forces armées béninoises, le ministre conseiller à la défense et le ministre de la défense expliquent-ils un tel carnage dans le rang des soldats béninois sur une ligne de front pourtant bien connue au regard de sa position sensible? Comment est-il possible qu’une position militaire aussi stratégique que le « Point Triple » en arrive à être neutralisée après plus de 8 heures de combat acharné sans qu’aucun renfort ne puisse aller en aide à ces vaillants soldats ? Y-a-t-il une solidarité entre les unités déployées sur le terrain pour la lutte contre le terrorisme? Qui sont les éléments qui composent cette unité militaire positionnée dans cette zone sensible de « Point Triple »? Fournir copie de l’identité (nom et prénoms, grade et ancienneté) de chacun des membres de cette unité décimée par les terroristes. Où sont déployés les équipements militaires modernes de dernières générations, dont le Bénin s’est doté au cours de ces dernières années ?» Le gouvernement de Patrice Talon est donc attendu au parlement pour répondre à cette série de questions. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp de La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
Laisser un commentaire