La salle Etisalat de l’Université d’Abomey-Calavi a accueilli ce samedi 25 janvier une conférence intitulée « 10 janvier : Et après ? », organisée par le Laboratoire de Boologie et de l’Intégral de Développement, sous la direction du professeur Coovi Raymond Assogba. Ce rendez-vous, qui marque la huitième édition de ces rencontres, s’est penché sur le thème des satellites des statuettes de Hooxo, également appelées jumeaux, et sur la place du vodun dans la construction d’une société béninoise harmonieuse et prospère.
Une réflexion sur l’utilité du vodun
Selon le professeur Assogba, la célébration annuelle du 10 janvier, consacrée aux religions endogènes, bien que festive et culturelle, soulève des questions sur son impact réel sur le développement du Bénin. « Depuis 1993, les célébrations se limitent souvent à des chants, des danses et à l’accueil des touristes, ce qui génère des revenus pour l’État. Mais qu’en est-il du rôle du vodun dans le développement socio-économique ? » s’est interrogé le professeur. À travers son laboratoire, il invite les intellectuels, les praticiens vodun et l’ensemble des Béninois à une co-réflexion sur la manière dont les valeurs et les savoirs endogènes peuvent contribuer au développement.
Le vodun, une science et une technologie
Un des points centraux de cette conférence a été la présentation des « satellites des statuettes de Hooxo », que le professeur a qualifiés de technologies de pointe développées par les ancêtres béninois. Contrairement aux satellites modernes, ces statuettes ne sont pas envoyées dans l’espace, mais incarnent des principes d’ordre et d’harmonie célestes dans les relations sociales et les accords humains. Le professeur Assogba souligne que ces statuettes, souvent réduites à des symboles spirituels, sont en réalité des outils technologiques performants favorisant la communication, la prospérité, et la résolution des conflits. Il appelle à une redéfinition des « boo technologies », terme qu’il utilise pour désigner les savoirs vodun, afin de les intégrer dans les stratégies modernes de développement.
Vers un changement de paradigme
Pour le professeur Assogba, il est urgent de dépasser la vision académique traditionnelle qui s’appuie sur les modèles occidentaux et de reconnaître la pertinence des savoirs locaux. « Les universitaires se réfèrent aux cadres conceptuels français et anglais, qui ne reflètent pas la dynamique de la société béninoise. Les vodunons, eux, possèdent une expertise pratique qu’il faut valoriser », a-t-il déclaré. Le laboratoire de Boologie a donc initié la création du campus de boologie, un espace de dialogue entre universitaires et praticiens vaudous, où des solutions adaptées aux réalités locales peuvent être élaborées.
En conclusion, le professeur a exhorté la jeunesse béninoise à se reconnecter à ses racines et à exploiter les savoirs ancestraux pour répondre aux défis contemporains. Selon lui, les belles technologies issues du vaudou pourraient jouer un rôle clé dans l’économie, l’éducation et la stabilité politique du pays. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp de La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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