Les relations diplomatiques entre l’Algérie et la Tunisie se renforcent avec la récente prise de position du président tunisien Kais Saïed sur la question du Sahara occidental. Ce dernier a en effet donné des instructions à son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, pour faire de l’autodétermination des peuples une priorité diplomatique.
Cette orientation s’inscrit dans une dynamique d’alignement croissant de la Tunisie sur la politique étrangère algérienne, comme en témoigne l’abstention tunisienne lors du vote au Conseil de sécurité en octobre 2021, ainsi que l’accueil chaleureux réservé au chef du Polisario lors du sommet TICAD (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique).
Un conflit historique complexe
Le conflit du Sahara occidental remonte à 1975, après le départ de l’Espagne de ce territoire. Depuis, le Maroc revendique sa souveraineté sur la région, proposant en 2007 un plan d’autonomie élargie sous sa souveraineté, tandis que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame un référendum d’autodétermination. Cette proposition marocaine, qualifiée de « sérieuse et crédible » par plusieurs pays, prévoit une large autonomie de la région tout en maintenant la souveraineté marocaine.
La rencontre entre Kais Saïed et le chef du Polisario le 1er novembre à Alger, lors des célébrations de la fête nationale algérienne, symbolise ce rapprochement diplomatique. Le président tunisien a notamment insisté sur le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.
Une nouvelle dynamique régionale
Cette évolution de la position tunisienne marque un tournant significatif dans les relations maghrébines, influençant potentiellement l’équilibre régional et les perspectives de résolution du conflit du Sahara occidental, qui demeure l’un des plus longs conflits non résolus en Afrique. Nul doute que le Maroc ne manquera pas de vivement critiquer cette prise de position officielle, qui va à l’encontre des objectifs fixés par Rabat.
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