La tension monte entre l’Algérie et l’Union européenne depuis l’emprisonnement de l’écrivain Boualem Sansal en novembre 2024. L’auteur, qui a obtenu la nationalité française cette même année, fait face à des accusations liées à la sûreté de l’État. Son arrestation symbolise le renforcement des mesures répressives du régime algérien, notamment à travers les modifications du code pénal adoptées en 2024. Le cas de cet intellectuel de 80 ans a déclenché une vive réaction du président français, provoquant une nouvelle crise diplomatique entre Paris et Alger.
Une mobilisation parlementaire sans précédent
Le Parlement européen a démontré une unité remarquable en adoptant ce 23 janvier 2025 une résolution qui transcende les clivages politiques traditionnels. Le texte, soutenu par un large spectre allant des conservateurs aux écologistes, a recueilli 533 voix favorables contre seulement 24 oppositions. Au-delà du cas individuel de Sansal, les parlementaires dénoncent la multiplication des arrestations de journalistes, intellectuels et militants des droits humains. La résolution met en lumière la dégradation systématique des libertés fondamentales en Algérie, illustrée par la multiplication des procès contre les médias indépendants et les voix critiques.
L’aide européenne comme levier diplomatique
Face à cette situation, l’Union européenne dispose d’un moyen de pression significatif à travers son programme indicatif pluriannuel. Le Parlement établit désormais un lien direct entre le versement des aides et l’amélioration de la situation des droits humains. Les députés exigent notamment la révision des articles 87 bis, 95 bis et 196 bis du code pénal, considérés comme des outils de répression. Cette démarche marque un tournant dans les relations euro-algériennes, plaçant la question des libertés au cœur des négociations futures. La traduction de la résolution en arabe et sa transmission aux autorités algériennes soulignent la volonté européenne d’engager un dialogue direct sur ces questions cruciales.
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