La question du Sahara occidental demeure une source majeure de tensions entre le Maroc et l’Algérie. Rabat revendique la souveraineté sur ce territoire, considéré comme une province marocaine, tandis que l’Algérie soutient fermement le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. La France, traditionnellement alignée sur les positions marocaines, a récemment renforcé son soutien à Rabat en annonçant des investissements dans la région, provoquant l’ire d’Alger. Cette nouvelle dynamique diplomatique a exacerbé les tensions régionales, alors que le statut du territoire reste disputé selon le droit international.
Une décision européenne qui contrecarre les ambitions marocaines
L’Union européenne vient d’infliger un revers significatif aux prétentions marocaines sur l’espace aérien du Sahara occidental. Le commissaire européen aux Transports et au Tourisme durable, Apostolos Tzitzikostas, a clairement réaffirmé que l’accord aérien euro-méditerranéen entre l’UE et le Maroc ne couvre pas les liaisons aériennes vers le territoire sahraoui. Cette position, annoncée le 3 décembre 2024 lors du Forum consultatif sur la politique extérieure de l’UE en matière d’aviation, met un terme aux manœuvres diplomatiques de Rabat qui multipliait les pressions sur Madrid pour obtenir la gestion de cet espace aérien.
Les implications juridiques et commerciales
La décision européenne repose sur un arrêt de la Cour de justice de l’UE datant du 30 novembre 2018. Cette juridiction avait alors établi une distinction nette entre le territoire marocain légitime et le Sahara occidental, excluant ce dernier du champ d’application des accords UE-Maroc. Cette interprétation juridique se fonde sur les principes fondamentaux du droit international, notamment le droit à l’autodétermination consacré par la Charte des Nations unies. Les compagnies aériennes européennes opérant actuellement des vols vers le Sahara occidental, comme Ryanair, se retrouvent ainsi dans une situation juridique précaire, leurs activités n’étant encadrées par aucun accord officiel.
Un impact diplomatique régional
Cette décision européenne renforce la position algérienne sur la question sahraouie. Le Mouvement El Bina El Watani a d’ailleurs salué promptement cette clarification juridique, réaffirmant son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. L’organisation a également dénoncé l’exploitation des ressources sahraouies par diverses entreprises étrangères, qualifiant ces activités d’illégales. Cette position de l’UE complique également la situation de la France, dont les récentes initiatives d’investissement au Sahara occidental se heurtent désormais à un cadre juridique européen clairement défavorable aux prétentions marocaines.
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