Les robots transforment radicalement l’art de la guerre au XXIe siècle. Ces machines autonomes ou semi-autonomes permettent d’épargner des vies humaines tout en démultipliant les capacités des forces armées. Des drones de surveillance aux systèmes de combat terrestres, la robotique militaire révolutionne les stratégies opérationnelles et la conduite des opérations. Cette évolution technologique majeure influence désormais la doctrine militaire des grandes puissances, qui investissent massivement dans ces nouvelles capacités.
Une stratégie robotique ambitieuse
La France accélère sa transformation technologique militaire avec le contrat-cadre DROIDE. Ce programme septennal vise à développer un démonstrateur robotique terrestre capable d’effectuer plusieurs types de missions. L’objectif affiché par la Direction générale de l’armement (DGA) est clair : renforcer les capacités des groupes de combat tout en limitant l’exposition des soldats aux dangers. Pour rappel, en 2018, plusieurs tests ont été menés avec succès sur différents prototypes de robots militaires.
Les missions prioritaires des robots militaires
Le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre, a défini deux domaines d’application prioritaires pour ces nouvelles technologies. Le premier concerne les opérations de déminage, où des robots sont déjà déployés pour sécuriser les zones dangereuses sans risquer la vie des démineurs. Le second axe se concentre sur la logistique, avec le développement de robots porteurs capables de suivre automatiquement les véhicules blindés pour assurer le ravitaillement entre l’arrière et le front. Cette approche pragmatique permet d’identifier les usages les plus pertinents tout en tenant compte des limitations technologiques actuelles.
L’autonomie sous contrôle humain
La question des robots armés soulève encore de nombreux défis techniques et éthiques. Si plusieurs industriels comme KNDS France proposent déjà des solutions équipées d’armement, leur déploiement opérationnel prendra du temps. Les difficultés persistent notamment au niveau du déplacement autonome et du contrôle des tirs. La Loi de programmation militaire 2024-30 précise d’ailleurs que ces systèmes devront rester sous le contrôle du soldat.
Pour atteindre cet objectif, la France mobilise un écosystème industriel et scientifique complet, incluant grands groupes, PME innovantes et laboratoires de recherche. Des partenariats comme celui entre KNDS France et SERA Ingénierie, qui a donné naissance au robot Centurio, illustrent cette dynamique collaborative. L’armée de Terre prévoit d’intégrer ses premières unités robotisées d’ici 2030, marquant ainsi une étape cruciale dans sa modernisation.
Laisser un commentaire