Le développement équitable des régions du Bénin était au cœur d’une causerie débat tenue ce jeudi 20 février 2025 au Chant d’Oiseau à Cotonou. Cet événement s’inscrit dans le cadre des activités de l’Institut Artisan de Justice et de Paix (IAJP/CO) et prolonge la conférence inaugurale du 16 janvier, qui avait déjà mis en exergue les disparités régionales et les défis de viabilisation des zones défavorisées.
Des experts de haut niveau
Trois panélistes ont enrichi la discussion par leurs expertises et perspectives : Maryse Glèlè Ahanhanzo, consultante et ancienne coordonnatrice de Wanep-Bénin, Nourou-Dine Saka Salley, consultant et juriste, et Gustave Dépo Sonon, ancien ministre d’État chargé des Travaux Publics et des Transports. Le débat était modéré par Marcel Ahossi, journaliste aguerri des plateaux de débats télévisés.
Une analyse critique de la situation
Les discussions ont révélé la persistance des inégalités entre les régions, certains intervenants pointant du doigt l’insuffisance des critères de suivi et d’évaluation des politiques de développement. Maryse Glèlè Ahanhanzo a ainsi mis en avant la nécessité d’élaborer des critères nationaux afin d’anticiper les situations de vulnérabilité des régions plutôt que d’agir dans l’urgence : « Il y a cette nécessité d’élaborer des critères au plan national pour pouvoir qualifier nos zones et faire un suivi efficace, afin d’éviter d’avoir en urgence à viabiliser des zones défavorisées. »
Nourou-Dine Saka Saley, ancien soutien du régime en place, a formulé une critique cinglante de la gouvernance actuelle, insistant sur la difficulté croissante d’accès aux soins de santé : « On doit réaliser qu’aujourd’hui, malgré la construction d’hôpitaux modernes, la majorité de la population peine à y accéder. Il y a huit ans, la dialyse était prise en charge par l’État, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Beaucoup préfèrent ne pas aller à l’hôpital car ils savent qu’ils ne pourront pas payer les soins. »
En contrepoint, Gustave Dépo Sonon, proche de la majorité présidentielle, a présenté une défense nuancée des politiques en cours : « Je me suis refusé de me référer à des convenances politiques. J’invite les uns et les autres à consulter les bases de données officielles, pour vérifier les efforts déployés en matière de développement équilibré. » Le Père Arnaud Eric Aguénounon, Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP), a conclu la soirée en rappelant la nécessité d’une mobilisation collective pour l’équité territoriale : « Je pourrai dire aux populations, en particulier aux élèves des écoles de Kalalé, Cobli, Banikouara, Tanguieta et ailleurs, que nous pensons à eux. Leur réalité difficile nous oblige à nous engager. » (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp du journal La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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