Dans un entretien accordé à L’Opinion, le président algérien Abdelmadjid Tebboune dénonce un « climat délétère » qui s’est installé entre l’Algérie et la France. Cette prise de position intervient dans un contexte où les tensions diplomatiques n’ont cessé de s’accroître entre les deux nations.
Le chef d’État algérien déclare « Nous perdons du temps avec le président Macron », tout en exprimant sa volonté d’éviter une « séparation irréparable ». Il souligne l’interruption quasi-totale du dialogue politique, malgré le maintien des relations commerciales, et déplore des « déclarations hostiles » quotidiennes.
Une crise diplomatique aux racines profondes
La détérioration des relations trouve son origine dans l’annonce du soutien français au plan marocain concernant l’autonomie du Sahara occidental. Ce territoire, au statut non défini par les Nations unies, est l’objet d’un conflit opposant le Maroc au Front Polisario, soutenu par Alger. Cette prise de position française a déclenché une cascade de contentieux.
Face à cette situation, Tebboune se déclare « totalement d’accord » avec la nécessité de renouer le dialogue, une initiative portée par le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot. Il pose cependant ses conditions, estimant nécessaire que « le président français, les intellectuels, les partisans de la relation puissent faire entendre leurs voix« .
L’affaire Sansal, symbole des tensions
Concernant l’écrivain Boualem Sansal, incarcéré depuis mi-novembre, le président algérien considère qu’il ne s’agit pas d’un « problème algérien » mais d’une « affaire scabreuse visant à mobiliser contre l’Algérie ». Tout en assurant son suivi médical, Tebboune maintient que Sansal reste « d’abord Algérien » et sera jugé selon le temps judiciaire imparti. Une sortie qui ne devrait toutefois pas apaiser les tensions entre les deux pays ni attendrir la position de Paris ou d’Emmanuel Macron face aux décisions algériennes. Les prochains mois s’annoncent donc décisifs pour l’avenir des relations bilatérales entre les deux pays.
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