La République populaire de Chine vient à nouveau d’annoncer une augmentation de ses dépenses militaires pour 2025, atteignant 1 784,7 milliards de yuans (environ 230 milliards d’euros). Cette hausse de 7,2% par rapport à l’année précédente représente environ 1,6% du PIB chinois et s’inscrit dans une continuité stratégique.
Cependant, ces données masquent une réalité plus complexe. En 2019, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) avait relevé un écart de 58 milliards d’euros entre le budget annoncé et celui réellement exécuté. Cette différence s’explique notamment par l’exclusion de nombreuses activités militaires du budget officiel de la Défense, comme la police militaire (26 milliards d’euros en 2019).
Une puissance militaire en pleine expansion
Au-delà des chiffres bruts, il convient de considérer le pouvoir d’achat réel de ces investissements. Comme l’illustre « l’indice Big Mac », la Chine obtient davantage pour chaque dollar dépensé que les États-Unis. Ainsi, malgré un budget américain officiellement trois à quatre fois supérieur, le Pentagone peine à suivre le rythme de l’Armée populaire de libération (APL) en matière de construction navale, tandis que l’écart technologique se réduit considérablement, voire s’inverse dans certains domaines.
Ces derniers mois, l’APL a connu des avancées majeures avec les essais en mer de son troisième porte-avions (CNS Fujian), le lancement d’un nouveau navire d’assaut amphibie doté d’une catapulte électromagnétique, la présentation de l’avion embarqué de 5e génération J-35A et les premiers vols de prototypes présentant les caractéristiques d’appareils de 6e génération (JH-36 et J-50). Parallèlement, la Chine a considérablement renforcé son arsenal nucléaire, passant de 290 armes en 2019 à environ 500-600 selon les évaluations du Pentagone et du SIPRI.
Des ambitions territoriales et stratégiques affirmées
Une volonté chinoise, qui s’inscrit dans la politique officiellement « défensive » de Pékin, destinée à préserver sa souveraineté – y compris sur des territoires contestés en mer de Chine méridionale, en mer de Chine orientale, dans l’Himalaya, et bien sûr, Taïwan, avec qui la Chine souhaite rapidement opérer une réunification totale.
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