La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a organisé une audience foraine ce lundi 24 mars 2025 au Tribunal de Première Instance de Première Classe (TPI) de Parakou. L’affaire examinée, avant l’étape d’Abomey, portait sur des actes répréhensibles commis à l’encontre d’une fillette de moins de treize ans par un praticien de la médecine traditionnelle.
Chérifath, la jeune victime, souffre depuis environ quatre ans d’un trouble provoquant des crises de rigidité musculaire. Face à l’inefficacité des traitements traditionnels, ses parents ont, en quête d’un remède, accueilli le 3 janvier 2025 à leur domicile de Gninsy, dans le département du Borgou, un commerçant ambulant de produits naturels se présentant comme un guérisseur.
Ce dernier a affirmé que la maladie de l’enfant était due à un sortilège et a proposé de la « libérer » à travers des prières et des récitations coraniques. Avec l’accord de la mère et de la grand-mère, il a conduit la fillette à l’écart, derrière un rideau, afin d’effectuer le rituel annoncé.
Troublée par l’absence de bruit prolongée, la grand-mère a insisté pour que la mère vérifie ce qui se passait. C’est ainsi qu’elles ont surpris le tradipraticien en pleine infraction. Alerté, le voisinage a tenté d’intervenir, mais l’individu a pris la fuite et s’est réfugié chez le roi de la localité. Il a finalement été appréhendé par la police. Au cours de la procédure judiciaire, l’accusé a reconnu les faits. Lors de l’audience, le représentant du ministère public a requis une peine de dix ans de prison ferme et une amende d’un million de francs CFA.
À l’issue des délibérations, la CRIET a condamné le prévenu à dix ans de réclusion criminelle et à une amende de deux millions de francs CFA. Il devra également verser 500 000 francs CFA de dommages et intérêts à la victime et 200 000 francs CFA à l’Institut National de la Femme.
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