Le Tribunal de Première Instance de Cotonou continue d’abriter la deuxième journée du procès tant attendu de l’affaire Urbain Pierre DANGNIVO, ce mercredi 12 mars 2025. Après le passage de l’ex-patron du renseignement béninois ainsi que des prévenus, un expert français est intervenu pour présenter les résultats d’une contre-expertise ADN menée sur le corps retrouvé à Womey. Une première analyse avait déjà été effectuée, mais à la demande de la famille, une nouvelle expertise a été réalisée.
L’expert précise que son laboratoire n’a pas eu accès aux résultats des analyses précédentes. Il a reçu des prélèvements effectués sur quatre enfants de Dangnivo et deux membres de sa famille afin de déterminer un éventuel lien de filiation avec le corps retrouvé. Selon lui, les résultats des analyses indiquent une probabilité de 99,99 % que le corps soit bien celui de Dangnivo. Il explique que, selon les standards scientifiques, un résultat de 1 % signifie que l’identification de la personne est impossible. À partir de 99 %, cela signifie que l’individu est identifié avec un haut degré de certitude. Dans ce cas précis, le résultat atteint 99,99 %.
Un autre expert, le professeur Anatole Lalaye, a également présenté les résultats de ses analyses. Appelé à la barre, il a expliqué les examens initiaux menés en 2010 sur les prélèvements du corps retrouvé à Womey. Après avoir prêté serment en 2010, lui et son équipe ont procédé à des tests génétiques sur des restes contenus dans un bocal, ainsi que sur le corps en état de putréfaction retrouvé sur les lieux. Il indique que les analyses ont révélé un profil génétique masculin unique, tant pour les restes du bocal que pour le corps retrouvé, et que ces deux profils étaient identiques.
Le professeur Lalaye précise que l’absence de prélèvements sanguins du père et d’un enfant de Dangnivo à l’époque ne lui avait pas permis de réaliser une analyse comparative afin de confirmer l’identité du corps. Interrogé par le président de séance sur les raisons pour lesquelles il n’a pas effectué cette analyse alors qu’une ordonnance l’y autorisait, il explique qu’il avait fixé un rendez-vous avec les membres de la famille concernée, mais qu’ils ne se sont pas présentés. Ce n’est qu’en juillet 2018 qu’il a pu réaliser les prélèvements et mener les analyses nécessaires. Sa conclusion : la probabilité de paternité entre la dépouille exhumée et les enfants testés est de 99,99 %.
Le professeur Anatole Lalaye précise qu’il travaille uniquement sur les tissus mous et non sur les os. Il ajoute avoir fait partie de l’équipe des légistes présents à Womey lors de la découverte du corps. Si des prélèvements osseux ont bien été effectués, il précise qu’il n’a travaillé que sur les parties molles. Il informe également qu’un autre laboratoire étranger a été sollicité pour analyser les ossements. Il assure que toutes les opérations ont été réalisées en présence d’un huissier et que les éléments ont été placés sous scellés. L’expert souligne qu’il n’a pas étudié la nature de la substance dans laquelle baignaient les restes contenus dans le bocal. Il affirme par ailleurs n’être impliqué ni dans la contre-expertise ni dans les travaux de l’équipe ayant mené celle-ci. Enfin, il rappelle qu’il est biologiste spécialisé en ADN et non médecin légiste.
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