Face à la montée des invectives dans le débat public, le parti au pouvoir, Pastef-Les Patriotes, dirigé Ousmane Sonko, affiche sa volonté de mieux encadrer l’usage de la parole dans les médias et sur les plateformes publiques. Dans un communiqué publié ce dimanche, la formation politique a dénoncé une prolifération des injures, des diffamations et des attaques personnelles qui, selon elle, menacent la qualité du débat démocratique au Sénégal.
Intitulé « Oui à la liberté d’expression et de presse, non aux injures publiques », le communiqué de Pastef met en garde contre ce qu’il considère comme un détournement de la mission première des médias. Le parti critique une tendance croissante à la banalisation des insultes et à la propagation de discours haineux, alimentés, selon lui, par des chroniqueurs et analystes qui ne respecteraient pas les principes éthiques du journalisme.
Sans remettre en cause le droit à la critique, Pastef insiste sur la nécessité de différencier liberté d’expression et dénigrement gratuit. Le parti estime que certains médias entretiennent un climat de tension en donnant une large tribune à des commentateurs engagés dans des attaques personnelles contre les dirigeants et les institutions du pays.
Dans sa déclaration, le parti présidentiel interpelle directement les acteurs médiatiques, les invitant à une prise de conscience face à ce phénomène qui, selon lui, nuit aux valeurs républicaines. Il exhorte les organes de presse à faire preuve de rigueur et de responsabilité dans le choix des contenus diffusés.
Pastef rappelle également l’existence de textes législatifs et réglementaires, tels que le Code pénal, le Code de la presse et les cahiers de charges des entreprises médiatiques, qui encadrent la liberté d’expression et punissent les excès. Il appelle ainsi à une application stricte des lois en vigueur pour sanctionner les abus et garantir un espace public plus respectueux.
Ce positionnement du parti présidentiel relance le débat sur la régulation de la parole publique au Sénégal. Si certains saluent une initiative visant à préserver la qualité du débat démocratique, d’autres y voient une tentative de restreindre la liberté de critique et d’intimider les voix dissidentes.
Quoi qu’il en soit, cette sortie de Pastef témoigne d’un enjeu majeur : trouver un équilibre entre liberté d’expression et responsabilité médiatique, dans un contexte où la parole publique, notamment sur les réseaux sociaux et les plateaux de télévision, influence largement l’opinion. Le défi sera d’adopter des mesures efficaces sans porter atteinte au droit fondamental à l’information et au débat contradictoire.
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