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Transformation industrielle : Le Bénin en marche vers l’excellence 

Alimatou Shadiya ASSOUMAN, Photo : Présidence Bénin

Depuis 2016, le Bénin transforme son secteur industriel et commercial pour stimuler son développement économique. Le pays passe de l’exportation de produits agricoles bruts à la transformation locale de ses matières premières, créant ainsi des emplois et la plus-value. Les initiatives gouvernementales en matière d’investissement, d’infrastructures et de la promotion du ‘‘consommons local ’’ ouvrent de nouvelles perspectives pour le Bénin sur la scène régionale et internationale.

POINT DES REALISATIONS MIC

  • Stimulation du développement industriel
  • Amélioration du cadre réglementaire

Avant 2016, l’offre exportable du Bénin est restée concentrée sur les produits agricoles bruts. On était loin de l’ambition du Gouvernement actuel de transformer sur place les matières premières en vue d’exporter les produits finis vers les marchés régionaux et internationaux, pour créer de la plus-value et aussi des emplois. La raison, le code des Investissements en vigueur jusqu’en 2016, notamment dans le secteur de l’Industrie, était moins ambitieux. Il n’offrait pas autant d’avantages que ceux des autres pays de la sous-région et le régime de la zone franche industrielle (ZFI). Résultat, le Bénin attirait peu d’investisseurs si bien que jusqu’en 2016, seules trois (03) industries avaient bénéficié du régime de la ZFI et ont exercé effectivement.

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Depuis 2016, Le Gouvernement s’est employé à corriger les insuffisances de ces outils et la faiblesse des exportations de notre pays à travers deux actions majeures : l’actualisation du Code des investissements et l’adoption de la loi sur les zones économiques spéciales en République du Bénin. Mieux, les délais d’octroi des différentes autorisations nécessaires à l’installation des unités industrielles et à l’exportation, ont été sensiblement réduits.

Ainsi :

  • l’autorisation d’installation industrielle qui était de 3 mois avant 2016 est passée à 72 heures aujourd’hui dès réception d’un dossier complet ;
  • l’agrément à la Taxe Préférentielle de l’UEMOA est passé de 3 mois en 2016 à 1 mois actuellement ;
  • l’agrément au Schéma de Libéralisation des Echanges de la CEDEAO s’obtient aujourd’hui en 3 semaines alors que ce délai était de 3 mois avant 2016 ;
  • le certificat d’origine UEMOA/CEDEAO est délivré en 2 heures contre de 72 heures avant 2016.

Les 3 derniers documents cités sont essentiels et contribuent fortement à la promotion des exportations de nos produits locaux manufacturés.

  • Infrastructures industrielles

Afin d’offrir de bonnes conditions d’accueil des industries tout en garantissant le développement équilibré du pays, il a été envisagé la création et la viabilisation d’une zone franche industrielle et des zones industrielles départementales.

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Avant 2016, on note un faible niveau de viabilisation des deux zones industrielles de Sèmè-Podji et de Gakpé (Ouidah). On imagine alors le peu d’intérêt qu’elles suscitaient auprès des investisseurs si bien qu’avant 2016, on n’avait que 4 unités industrielles de production. Or, on voit bien ce que perdait le pays en continuant l’exportation ses produits à l’état brut. Il fallait corriger le tir et surtout s’inscrire dans une industrialisation moderne susceptible de faire face aux enjeux et contraintes du marché. 

Ainsi en 2019, le gouvernement lance le fleuron de l’industrialisation du Bénin avec la création de la zone industrielle de Glo-Djigbé en tant que première Zone économique spéciale (ZES). L’ambition affichée est de faire du Bénin un hub industriel et d’assurer la transformation des produits agricoles notamment le cajou, le coton, le karité, l’ananas, le soja, etc. et capter de manière beaucoup plus importante la plus-value de nos produits agricoles.

Le coût global des investissements prévus pour le développement de la ZES de Glo-Djigbé est 128,6 milliards de FCFA. La première phase entièrement bouclée concerne un périmètre de 400 hectares composé d’une zone industrielle, une zone commerciale, des entrepôts de stockage, un parc à conteneurs, un parc gros porteurs ainsi que les infrastructures de gestion de la ZES et diverses zones (parkings, espaces verts et ouverts, zone de droit de passage). Ce périmètre accueille déjà les industries opérant dans la transformation du coton et l’habillement, le conditionnement, la transformation du soja et du cajou.

Le Gouvernement a travaillé aussi à renforcer l’attractivité des zones industrielles de Sèmè-Podji et de Gakpé grâce à une meilleure disponibilité de l’énergie électrique à travers le Projet d’Accès Durable et Sécurisé du Bénin à l’Énergie Électrique (PADSBEE). La puissance de l’énergie électrique de la Zone Industrielle de Sèmè-Podji a été presque multipliée par 10 passant de 15 MVA à 140 MVA. Ainsi, de 4 unités en 2016, Sèmè-Podji a vu s’installer en 4 ans entre 2016 et 2020, une douzaine d’industries. Ces nouvelles industries ont permis de créer plus de 8.000 emplois contre 1.000 avant 2016.

Perspectives : Finalisation de la viabilisation de la GDIZ et la zone industrielle de Sèmè-Podji ; et création d’une zone industrielle dans la région septentrionale du Bénin.

  • Promotion du commerce
  • Délivrance des titres commerciaux

 Jusqu’en 2016, il y avait encore beaucoup de tracasseries nuisibles au développement harmonieux du commerce. A l’époque, la délivrance des titres commerciaux (carte professionnelle de commerçant, carte d’importateur, certificats d’origine, attestation tenant lieu de carte d’importateur, autorisation spéciale d’importation, dispense de succursale et agrément de concessionnaire de véhicule neufs) pouvait aller jusqu’à 6 mois selon le titre de titre parce que le traitement se faisait manuellement. Le traitement pourrait prendre entre une semaine et six (06) mois selon le type de titre. Même si un début timide de dématérialisation a eu lieu avec la création du Guichet unique des opérations du commerce extérieur (GUOCE).

Depuis 2021 à ce jour, le délai de délivrance des titres commerciaux est complétement réduit. Il est maintenant de 3 à 1h contre une semaine à 6 mois avant 2016. Cela est dû à l’intensification de la dématérialisation. Ainsi, la compétitivité des entreprises est renforcée et les manques à gagner dus aux délais de traitement très longs des dossiers sont considérablement réduits.

Perspectives : rationnaliser les procédures de délivrance des titres pour faciliter davantage les échanges commerciaux et sécuriser les transactions.

  • Distribution des produits pétroliers

Avant 2016, en plus de la concurrence déloyale de la vente de l’essence de contrebande appelée « Kpayo », les conditions de délivrance de l’agrément d’importation, de stockage et de distribution des produits pétroliers et de leurs dérivés étaient contraignantes et ne permettaient pas aux acteurs d’avoir les meilleures conditions d’approvisionnement de disposer en temps utile des documents nécessaires pour opérer. Cette situation engendrait de fréquentes pénuries au niveau des stations-service.

Pour mettre fin à cette situation aux énormes désagréments sur la vie économique du pays, nous avons pris des mesures fortes pour l’enrayer. Pour ce faire, nous avons institutionnalisé l’agrément en ligne avec une simplification de la procédure de délivrance, la suppression du capital social de 300.000.000 de francs CFA exigé pour l’obtention de l’agrément et aussi la réduction de la durée de traitement à 1 mois alors qu’avant 2016, l’attente pouvait aller jusqu’à 6 mois.

L’impact sur le secteur a été sensible. De 175 stations-service en 2016, le Bénin dispose en 2023 de 321 stations formelles aux normes. Un boom qui témoigne de ce que le secteur moribond avant 2016, est devenu très attractif aujourd’hui. Finies aussi les périodes de longue pénurie et de longues files d’attente devant les rares stations-service qui étaient encore fonctionnelles. C’est désormais l’ère de l’approvisionnement régulier de tout le territoire national en produits pétroliers et la gestion au mieux du stock de sécurité.

L’autre exploit du Gouvernement est la mutation qui touche, sans tambour ni trompette, sans vague de violences, le secteur informel à travers la mise en place des mini-stations. Alors qu’avant 2016, toutes les actions engagées par l’Etat tenter de restructurer ce secteur ou de l’enrayer ont été assorties de violences voire de morts dans les rangs des acteurs.

En dehors de ces actions, pour rendre les produits pétroliers non seulement disponibles dans les stations-service mais surtout préserver le consommateur béninois en lui rendant soutenable le prix d’achat de l’essence, et aussi éviter une inflation généralisée, le gouvernement a eu à subventionner les prix des produits pétroliers pour les montants déclinés comme suit :

  • en 2021:  environ 21 milliards de FCFA,
  • 2022 : 133 milliards de FCFAen termes de subvention indirecte (renoncement à la perception de taxes)et de subvention directe (décaissement de l’Etat pour le paiement des pétroliers).
  • en 2023: environ 56 milliards de FCFA de subventions indirectes (renoncement à la perception de taxes).

Soit au total, en 3 ans une subvention de 210 milliards de francs CFA environ.

Perspectives :

  • Mise en œuvre effective du mécanisme de suivi électronique de la péréquation transport des produits pétroliers ;
  • Construction et équipement d’un laboratoire d’analyse des produits pétroliers ;
  • Poursuite de la couverture du territoire en stations-services.
  • Promotion du « consommons local » et valorisation des produits locaux (made in Benin)

Les artisans béninois sont ingénieux et le pays regorge de matières premières pouvant aider à mettre en évidence leurs talents. Il ne reste qu’une chose : les tribunes, les espaces sérieux où ils pourront donner de la visibilité aux produits de leur génie, leur créativité.

Ce n’était pas réellement le cas avant 2016. Les foires départementales s’organisaient pour promouvoir plutôt la vente des produits importés et fabriqués localement. Ces foires ne mettaient pas l’accent sur la promotion du « consommons local » et la valorisation des produits typiquement béninois.  Le constat est que les produits importés étaient plus promus que les produits fabriqués localement. Cette situation n’a pas véritablement favorisé l’éclosion des initiatives de transformation à petite et moyenne échelles des matières premières locales. A partir de 2016, des initiatives sont mises en œuvre pour remettre les choses à l’endroit.  Il a été institué l’organisation de foires et expositions dédiées à la promotion des produits « made in Bénin ». C’est l’organisation, depuis 2019 de l’événement « Le mois du Consommons local » pour promouvoir notamment la consommation des produits locaux. Cette initiative a favorisé une propension à consommer les produits made in Bénin et l’émergence des initiatives de transformation à petite et moyenne échelles dans tous les secteurs.

Par ailleurs, les produits ananas Pain de sucre du plateau d’Allada, gari Sohoui de Savalou, huile d’arachide d’Agonlin ont été érigés en indication géographique. Cet enregistrement en indication géographique met en évidence ces lieux ou régions de production précise et détermine les qualités caractéristiques du produit originaire de ce lieu. Ce dispositif améliore la traçabilité pour le consommateur sur l’origine et le mode de fabrication des produits. Il met en exergue le savoir-faire des producteurs de ces milieux et apparait dans ces localités un levier de développement des investissements qui donne de la visibilité aux produits locaux. Il participe à la valorisation de ces produits au plan international et au « branding » du Bénin.

Perspectives :

  • élaboration de la stratégie nationale du « consommons local » ;
  • élaboration de la stratégie nationale d’exportation ;
  • adoption et mise en œuvre de la stratégie du e-commerce.
  • Infrastructures marchandes modernes

L’un des sous-secteurs dans lesquels la métamorphose du Bénin est palpable depuis 2016, c’est le domaine des infrastructures marchandes. En effet, l’état des lieux avant 2016 laissait à désirer et n’honore pas le Bénin. Jusqu’en 2016, même nos espaces marchands les plus en vue n’étaient pas dignes d’un pays tourné vers la modernité. Tous les espaces marchands présentaient plusieurs problèmes dans tout le pays : insalubrité, insécurité, congestion, et absence d’installations sanitaires, présence de dépotoirs sauvages de déchets. A cela, il faut ajouter l’occupation anarchique des espaces publics, la mauvaise fluidité des déplacements autour des marchés et l’intégration désordonnée des équipements marchands dans l’environnement urbain. Avant 2016, le Bénin ne disposait d’aucun marché moderne.

Aujourd’hui, le Bénin peut s’enorgueillir de compter 20 marchés urbains et régionaux modernes en attente de mise en service.  Des groupes spécialisés ont été identifiés pour produire environ 15 000 unités d’étals type modernes nécessaires pour les 16 marchés de la première phase. Le présentoir harmonisé s’adapte aussi bien aux étals primeurs qu’à ceux de produits manufacturés. Les seize (16) marchés sont concernés par cette première phase d’équipements marchands. Il s’agit des marchés de : Cadjehoun, Aïdjedo, Tokplégbé, PK3, Ahouangbo, Houndjro, Cococodji, Guèma et Djougou, Gbégamey, Menontin, Wologuèdè, Midombo, Ste Trinité, Ganhi, et Ouando.

Une réalisation qui concrétise l’engagement du gouvernement envers les femmes pour améliorer leurs conditions d’activités économiques.

Dans le même ordre d’idées, il convient de citer le marché de gros en cours de finition à Abomey-Calavi de même que la galerie marchande de Kouhounou qui seront autant d’espaces modernes d’échanges commerciaux.

Désormais au Bénin, on pourra se rendre au marché et y rencontrer de la salubrité, les meilleures commodités pour les usagers (infirmerie, crèche, etc.). Ces espaces marchands modernes en rajoute à l’air de modernisation qui souffle sur nos villes.

Perspectives :

Les efforts se multiplient pour la mise en service de ces marchés, largement attendue par la population.

Au terme du projet de construction de marchés modernes, dix-neuf (19) communes seront impactées. Il s’agit de : Cotonou, Aplahoué, Natitingou, Glazoué, Toffo, Abomey-Calavi, Abomey, Porto-Novo, Parakou, Djougou, Ouidah, Kétou, Covè, Lokossa, Lalo, Ouaké, Péhunco, Savalou, Kandi.

Ensuite, les efforts seront poursuivis pour la réalisation d’autres marchés modernes déjà planifiés et en attente de démarrage, pour impacter de nouvelles communes. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp du journal La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)

4 réponses

  1. Avatar de Napoléon
    Napoléon

    Ces réalisations « peanat » ne justifient pas que les populations soient tenues dans la peur, dans la désolation et dans le déni total des libertés publiques.
    Talon a inauguré ses actions dans le sang avec mépris du sacré de la vie humaine. C’est pourquoi il en sortira par la petite porte. La prison l’attend au soir de sa vie. Le peuple et sa révolution le jugera sur tous ses actes.

  2. Avatar de Dr Doss
    Dr Doss

    Arrêtez vite et bien ici et maintenant vos narratifs envers le peuple beninois !!!
    La transformation industrielle stérile qui ne profite même pas aux agriculteurs les fournisseurs ni à la nation beninoise, alors honte à vous quadruplement avec vos propagandes !!! dixit Dr Doss

  3. Avatar de Euler
    Euler

    Il ne s’agit pas simplement de conditionner quelques jus de fruits ou de légumes. L’économie du Bénin doit produire des vélos, des motocyclettes, des véhicules agricoles et militaires… etc. C’est ce que nous voulons. Gouvernants, entrepreneurs,
    Universitaires et ingénieurs du Bénin, je vous convie à relever ce défi !!! Les africains doivent prouver qu’ils sont de vrais hommes comme les autres.

    1. Avatar de Béninois
      Béninois

       »…doit produire des vélos, des motocyclettes, des véhicules agricoles et militaires….. »
      On croirait lire Napoléon. Tu ne serais pas son fils par hazard.
      Viens, viens créer des usines de motos, véhicules agricoles au Bénin et tu vas trouver sûrement des compétences techniques pour produire ces motos….
      Parolé, parolé, parolé…nous n’avons pas besoin de belles paroles.

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