L’accès aux visas français pour les ressortissants africains s’est transformé en parcours d’obstacles ces dernières années. Les autorités consulaires françaises ont renforcé leurs exigences, multiplié les justificatifs requis et rallongé les délais d’examen, touchant particulièrement les candidats d’Afrique. Cette rigueur administrative, motivée par des enjeux de contrôle migratoire, a généré de vives protestations dans plusieurs capitales africaines où les taux de refus atteignent parfois des sommets préoccupants.
Le Maroc en tête du trio maghrébin
Le royaume chérifien s’impose comme champion maghrébin et deuxième bénéficiaire mondial des visas français en 2024, uniquement devancé par la Chine. Avec 283 023 autorisations d’entrée accordées, les Marocains ont bénéficié d’une progression de 17,2% par rapport à l’année précédente. L’Algérie suit en troisième position du classement global, comptabilisant 250 095 visas (+19,3%).
L’attrait persistant des universités françaises
Les établissements d’enseignement supérieur français continuent d’exercer une forte attraction sur la jeunesse maghrébine. L’Algérie illustre parfaitement cette tendance avec 32 147 étudiants inscrits en France en 2023, un chiffre stable en 2024. Cette mobilité académique constitue un pilier majeur des échanges humains entre la France et l’Afrique du Nord, malgré les complexités administratives et les fluctuations politiques.
Le rebond post-pandémique explique partiellement la hausse généralisée des attributions de visas pour ces trois pays. L’assouplissement progressif des mesures sanitaires a réactivé les flux de voyageurs traversant la Méditerranée pour motifs professionnels, familiaux ou touristiques.
Les statistiques de 2024 révèlent également la dimension politique sous-jacente à la délivrance des visas. Les relations harmonieuses entre Paris et Rabat favorisent les demandeurs marocains, tandis que les tensions diplomatiques avec Alger, exacerbées depuis juillet dernier, font planer l’ombre de possibles restrictions futures pour les Algériens, sans que cela ne se traduise encore significativement dans les chiffres.
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