Amnesty International a présenté ce mardi son rapport annuel sur l’état des droits humains dans le monde. Le volet consacré au Bénin met en lumière plusieurs préoccupations, notamment en matière de libertés publiques, de conditions de détention et de gouvernance.
Le rapport a évoqué la persistance des restrictions à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Des figures de l’opposition demeurent en détention, dont Reckya Madougou, condamnée à 20 ans de prison depuis 2021. Le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire avait pourtant jugé sa détention injustifiée en 2022. « Les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique ont continué de faire régulièrement l’objet de restrictions. Des personnalités de l’opposition ont été maintenues en détention arbitraire. Les conditions de détention ne respectaient pas les normes internationales relatives aux droits humains concernant le traitement des détenu-e-s. « , précise le rapport.
Le rapport revient également sur l’arrestation de Steve Amoussou, interpellé au Togo avant son transfert au Bénin. Il est accusé « d’être un cybermilitant connu pour critiquer les pouvoirs publics sous le pseudonyme « Frère Hounvi »« , souligne l’organisation dans son dernier rapport. Son procès était encore en cours à la fin de l’année 2024.
Sur le plan social, Amnesty dénonce la répression d’une manifestation syndicale à Cotonou en avril 2024. Le préfet du Littoral avait interdit le rassemblement pour défaut d’autorisation. Des syndicalistes ont été interpellés avant d’être relâchés. D’autres manifestations similaires ont ensuite été tolérées. Concernant les lieux de détention, l’organisation signale une surpopulation massive estimée à 300 % de la capacité normale. Elle évoque des conditions d’hygiène insuffisantes, un accès limité aux soins médicaux et un manque d’équipements de base comme la ventilation.
La situation de la presse retient aussi l’attention. Le groupe La Gazette du Golfe a cessé ses activités après le gel de ses comptes bancaires. Les moyens de diffusion de la chaine ont été suspendus. « La direction du premier groupe de presse privé du Bénin, La Gazette du Golfe, a annoncé en février le licenciement de ses 200 employés à la suite du gel de ses comptes bancaires par les autorités. La Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) avait décidé, le 8 août 2023, de suspendre « tous les moyens de communication de masse » de ce groupe, qu’elle accusait d’« apologie de coup d’État » en raison de la publication de certains commentaires à propos de la situation au Niger« , lit-on dans le rapport.
Le rapport évoque enfin des expulsions liées à des projets touristiques sans compensation adéquate, ainsi que des violences aux frontières nord du pays, notamment dans les zones proches du Niger et du Burkina Faso. Sur le plan politique, Amnesty souligne l’adoption d’un nouveau code électoral en mars 2024. Ce texte, contesté par l’opposition, limite l’accès aux élections prévues en 2026. Par ailleurs, les relations avec le Niger restent tendues. Le maintien de la fermeture des frontières par les autorités nigériennes, malgré la levée des sanctions de la CEDEAO, a contribué à une hausse du coût de la vie au Bénin. 🔥 « Restez branché à l’actu béninoise sur notre chaîne WhatsApp officielle ! » en cliquant sur ce lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x
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