Elon Musk accusé par des afro-américains, ce qu’il faut savoir

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Elon Musk a été l’un des acteurs majeurs du lancement d’OpenAI, organisation fondée pour développer une intelligence artificielle éthique et responsable. Mais dès 2018, il a coupé les ponts avec cette structure, désapprouvant ses orientations commerciales. Il a ensuite créé xAI, une entreprise concurrente, dont l’outil principal est Grok, un chatbot présenté comme moins bridé que ses équivalents. xAI entend se démarquer en combinant puissance de calcul extrême et liberté d’expression algorithmique. Pour faire fonctionner cette technologie, Musk a choisi Memphis, dans le Tennessee, pour y implanter le supercalculateur “Colossus”.

Une implantation jugée nocive

Selon une enquête de plusieurs organes de presse dont le Guardian, le centre de données de xAI est alimenté par une trentaine de turbines à gaz fonctionnant au méthane, bien au-delà des quinze initialement déclarées. L’installation consomme également quatre millions de litres d’eau par jour, selon les chiffres relevés par des médias locaux. Le site est situé près de quartiers résidentiels à majorité noire, déjà exposés depuis des décennies à une forte pollution industrielle. Ces secteurs affichent des taux de cancer et d’asthme parmi les plus élevés du pays, et une espérance de vie réduite par rapport au reste de Memphis. Pour de nombreux habitants, le projet xAI est perçu comme un facteur aggravant dans une zone déjà saturée par les nuisances.

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La contestation s’est amplifiée lorsqu’un dépliant de xAI a affirmé que le site contribuerait à assainir l’air local. Des élus et militants ont dénoncé une opération de communication trompeuse. L’un des représentants de Memphis a dénoncé des propos mensongers sur les effets du méthane, en soulignant que ce gaz est lié à une augmentation des maladies respiratoires. Il a aussi accusé xAI de manquer de transparence sur la nature exacte des émissions : plus de 100 tonnes d’oxydes d’azote et plus de 15 tonnes de formaldéhyde seraient relâchées dans l’air chaque année, selon les données d’organisations environnementales.

Des accusations de racisme environnemental

Le mécontentement dépasse la simple critique écologique. Plusieurs figures politiques de la région estiment que les décisions de xAI relèvent d’un mépris envers les populations locales, à majorité afro-américaine. L’absence de consultation, la concentration d’infrastructures polluantes dans les mêmes quartiers et le refus de modifier le projet malgré les alertes ont été perçus comme une nouvelle forme de discrimination systémique. Des associations ont apporté des preuves visuelles d’activités industrielles bien plus intensives que prévu, accentuant le sentiment d’abandon chez de nombreux résidents.

Un passif environnemental déjà chargé

Les critiques à l’encontre de Musk ne sont pas nouvelles dans ce domaine. SpaceX a été condamnée pour des rejets non autorisés au Texas et Tesla a accumulé des infractions liées à la qualité de l’air en Californie. Avec xAI, les soupçons de récidive s’installent. Le cas de Memphis illustre les tensions croissantes autour de la manière dont certaines innovations technologiques s’implantent sans tenir compte des réalités locales. Pour les habitants touchés, l’intelligence artificielle devient un symbole de marginalisation supplémentaire, loin des promesses d’un progrès partagé.

Une réponse

  1. Avatar de Phil
    Phil

    sachant qu’Elon Musk est déjà lui même afro-américain….. 🙂

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