Durant la campagne présidentielle américaine de 2024, Elon Musk s’est imposé comme l’un des alliés les plus visibles et influents de Donald Trump. Le milliardaire a contribué financièrement à la campagne à hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars, a participé à des meetings électoraux et a mis à profit sa plateforme X pour mobiliser ses millions d’abonnés en faveur du candidat républicain. Cette alliance stratégique a culminé après la victoire de Trump, lorsque le président l’a nommé à la tête d’une commission chargée de réduire les dépenses fédérales.
Un empire économique fragilisé
La fortune du milliardaire a récemment franchi un seuil symbolique, passant sous la barre des 300 milliards de dollars le 8 avril, pour s’établir à 298 milliards selon Bloomberg. Depuis janvier, le fondateur de Tesla et SpaceX a vu s’envoler 135 milliards de dollars de sa fortune personnelle, avec une perte particulièrement brutale de 35 milliards dans la semaine suivant l’annonce des nouvelles mesures douanières américaines.
Le Cybertruck, pick-up électrique aux formes anguleuses, incarne parfaitement ces difficultés avec un échec commercial retentissant. Alors que Musk visait initialement 250 000 ventes annuelles, moins de 40 000 exemplaires ont trouvé acquéreurs en 2024, représentant seulement 16% de l’objectif initial. Le président de CARLAB, cité par Forbes, souligne « un manque d’empathie » dans la conception du véhicule, qui ne répond pas aux exigences essentielles des acheteurs traditionnels de camionnettes.
Sur le marché de l’occasion, la situation est encore plus alarmante avec une valeur des Cybertrucks qui a chuté de plus de moitié en douze mois. Tesla refuserait même de reprendre ses propres camionnettes lors de l’achat d’un nouveau modèle, selon Electrek. Certains clients dont les véhicules sont immobilisés pour réparations se voient contraints d’entamer des procédures juridiques pour défauts récurrents.
Des tensions croissantes avec l’administration Trump
Au-delà de ces revers économiques, Elon Musk fait désormais face à un nouveau problème majeur: des conflits ouverts avec plusieurs membres de l’équipe présidentielle. Les médias américains rapportent depuis plusieurs semaines l’existence de tensions entre le milliardaire et certains responsables gouvernementaux. Début mars, le New York Times a relaté une dispute entre Musk et le secrétaire d’État Marco Rubio, poussant Donald Trump à démentir tout « affrontement ». Le quotidien a également mentionné un différend avec le ministre des Transports, Sean Duffy.
La situation a atteint un point critique lorsque Musk a publiquement insulté Peter Navarro, conseiller au commerce et architecte des droits de douane américains, le qualifiant de « crétin » qui est « bête comme ses pieds ». Cette attaque répondait aux propos de Navarro affirmant que le patron de Tesla n’est « pas un fabricant de voitures » mais seulement un « assembleur » travaillant avec des pièces importées d’Asie. Ces tensions politiques représentent un danger pour sa position au sein de l’administration, le président ayant déjà évoqué la possibilité que Musk finisse par « revenir » à ses entreprises.
Malgré cette double crise – économique et maintenant politique – Elon Musk reste l’homme le plus riche du monde, devançant largement Jeff Bezos (196 milliards de dollars), Mark Zuckerberg (183 milliards) et Bernard Arnault (150 milliards). Toutefois, la concomitance de ces problèmes pourrait fragiliser durablement sa position, tant dans les sphères du pouvoir que dans le monde des affaires.
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