Céréale essentielle à l’alimentation et à la sécurité alimentaire mondiale, le blé occupe une place stratégique dans les politiques agricoles de nombreux pays. En Algérie, cette culture est considérée comme un pilier fondamental pour réduire la dépendance extérieure. Face aux défis climatiques et économiques, les autorités ont décidé d’intensifier leurs efforts. Des moyens inédits sont aujourd’hui déployés afin d’assurer une récolte abondante et de renforcer la souveraineté alimentaire du pays.
Dans les steppes du Sud algérien, l’ambiance est à la mobilisation générale. Moissonneuses, camions et centres de stockage s’organisent à grande échelle pour accompagner la campagne moissons-battages 2024-2025, marquant une étape importante pour la filière céréalière nationale. Cette dynamique repose sur une stratégie anticipée : dès le lancement des labours-semailles, en octobre dernier, un entretien rigoureux du matériel et la mise en place d’espaces de stockage adaptés avaient été exigés par le ministère de l’Agriculture.
Le déploiement de 1 500 camions pour la collecte du blé dur témoigne de cette préparation minutieuse. À Adrar, les premières récoltes s’annoncent particulièrement prometteuses, confortées par des conditions climatiques favorables après plusieurs années de sécheresse. Les précipitations récentes ont revitalisé les terres du Sud, de l’Est et du Centre, permettant d’élargir les surfaces cultivées, qui atteignent désormais près de 150 000 hectares dans le Sud, soit une augmentation significative par rapport à la saison précédente.
La réussite de cette campagne ne repose pas uniquement sur la nature. Une véritable mécanique logistique a été mise en place : flottes de moissonneuses bien entretenues, alignement de camions, construction accélérée de centres de stockage. Selon Hamid Ben Saâd, secrétaire général du ministère de l’Agriculture, plusieurs infrastructures de stockage seront prêtes dès le mois de juin, garantissant une capacité d’accueil renforcée pour éviter les pertes post-récolte rapporte un média local.
Les estimations issues des premières moissons renforcent cet optimisme : près de 3 millions de quintaux de blé dur pourraient être récoltés rien que dans les régions du Sud, avec des performances remarquables annoncées à El Ménéa, Adrar, Timimoun, Ouargla, El Oued et Biskra.
Consciente que l’abondance peut aussi générer des risques, notamment d’incendies, la Protection civile a lancé dès avril une large campagne de sensibilisation auprès des agriculteurs. Des caravanes éducatives sillonnent les exploitations pour promouvoir la mise en place de pare-feu et la maintenance préventive des machines agricoles. Des unités d’intervention mobiles sont également mobilisées pour réagir rapidement en cas d’incident.
Derrière cette mobilisation impressionnante se dessine un objectif clair : réduire la dépendance aux importations et renforcer la sécurité alimentaire du pays. Plus qu’une campagne agricole, cette saison s’inscrit dans une stratégie globale visant à donner au blé dur algérien un rôle central dans l’économie nationale.
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