Maghreb: un groupe automobile français parie encore sur le diesel

Photo de CHUTTERSNAP sur Unsplash

Les moteurs thermiques, qu’ils fonctionnent à l’essence ou au diesel, continuent d’équiper une grande partie des véhicules dans le monde. Ces moteurs, qui convertissent l’énergie chimique du carburant en énergie mécanique, présentent chacun des caractéristiques distinctes. Les blocs essence sont souvent reconnus pour leur souplesse et leur montée en régime rapide, tandis que les moteurs diesel, plus sobres en carburant, offrent généralement un couple important à bas régime, ce qui les rend appréciés pour les longs trajets et les véhicules utilitaires. La tendance actuelle dans de nombreuses régions, notamment en Europe, est à la réduction des émissions de CO₂, ce qui pousse les constructeurs à revoir leurs stratégies en matière de motorisation.

Contrairement à sa politique sur le marché français, Dacia a fait le choix de conserver des modèles diesel au Maroc. Alors que le diesel a disparu des catalogues de la marque en France, où les modèles Jogger et Bigster sont exclusivement proposés en versions essence ou hybride, la situation est différente de l’autre côté de la Méditerranée. Le constructeur, qui appartient au groupe Renault, y maintient une offre en motorisation diesel pour ses véhicules phares.

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Au Maroc, le nouveau Duster est ainsi proposé avec un moteur quatre-cylindres 1.5 Blue dCi de 115 chevaux, associé à une boîte manuelle à six vitesses. Ce bloc affiche des émissions de CO₂ de 123 g/km, soit un niveau comparable au modèle essence TCe 130 disponible en Europe. Ce choix s’inscrit dans une approche adaptée aux attentes du marché local, où le diesel reste apprécié pour ses qualités économiques et sa robustesse.

Le Jogger, également concerné, est commercialisé au Maroc avec un moteur dCi de 102 chevaux, produisant 112 g/km de CO₂. Une alternative qui tranche avec la stratégie européenne de Dacia, où le modèle est exclusivement disponible en version essence TCe 110 ou en hybride 140, affichant respectivement 129 g/km et 105 g/km d’émissions de CO₂.

La stratégie déployée en Europe répond directement aux impératifs réglementaires. Les normes imposent aux constructeurs des plafonds stricts d’émissions moyennes de CO₂ sous peine de sanctions financières. Afin de respecter ces contraintes, Dacia accélère sa transition vers les motorisations hybrides sur le Vieux Continent, en misant sur le 1.2 TCe micro-hybride de 130 ch et le 1.6 Hybrid de 140 ch pour le Duster.

Le marché marocain, de son côté, échappe pour l’instant à ces exigences sévères, permettant à Dacia d’ajuster son offre en fonction de la demande locale. Cette différence d’approche illustre la capacité d’adaptation des constructeurs aux réalités économiques et réglementaires propres à chaque territoire.

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