Gaz au Maghreb : un changement en Europe qui arrange

Photo Pixabay

Alors que la guerre en Ukraine a profondément remodelé l’architecture énergétique européenne, la recherche de nouveaux partenaires et de sources fiables est devenue une priorité stratégique. L’arrêt progressif des importations de gaz russe, envisagé dès 2027 par la Commission européenne, a obligé plusieurs États membres à redessiner en urgence leur carte des approvisionnements. L’Allemagne, historiquement très dépendante de la Russie, a dû engager une transformation de son modèle énergétique, passant notamment par un recours accru au gaz naturel pour la production d’électricité, tout en accélérant ses projets d’énergies renouvelables.

L’Algérie gagne du terrain dans le marché énergétique allemand

La décision allemande d’ouvrir ses portes au gaz algérien constitue un virage important. Ce partenariat marque la première incursion concrète du gaz algérien sur un marché longtemps dominé par les livraisons russes. La société allemande VNG considère cet approvisionnement comme un levier stratégique, permettant de sécuriser ses besoins en énergie tout en réduisant sa dépendance à Moscou. La livraison des premiers volumes de gaz est prévue pour 2026, via les infrastructures existantes entre l’Algérie et l’Italie, avant d’être redirigée vers l’Allemagne.

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Cette évolution s’inscrit dans une politique énergétique redéfinie par la nouvelle ministre allemande de l’Économie, Katherina Reiche, qui prévoit la construction de centrales électriques au gaz pour une capacité totale de 20 gigawatts d’ici 2030. Son raisonnement repose sur une réalité pragmatique : les sources renouvelables, bien que essentielles, ne suffiront pas à elles seules à soutenir la consommation allemande. Ce choix pourrait redéfinir le rôle de l’Algérie comme fournisseur fiable pour une Europe en transition.

Hydrogène : un second levier stratégique pour l’Algérie

En parallèle du gaz naturel, Alger développe rapidement son potentiel dans le domaine de l’hydrogène vert. Grâce à ses vastes ressources solaires, à son positionnement géographique avantageux et à ses infrastructures transméditerranéennes, le pays ambitionne de devenir un acteur clé de la décarbonation du continent européen.

L’un des projets les plus structurants est le « SoutH2 Corridor », un pipeline de 3 300 kilomètres reliant l’Algérie à l’Italie, à l’Autriche et à l’Allemagne, via la Tunisie. L’objectif est d’acheminer quatre millions de tonnes d’hydrogène vert par an d’ici 2030. Ce corridor énergétique repose en grande partie sur des réseaux existants, ce qui réduit les délais de mise en œuvre. Contrairement au projet franco-marocain, aujourd’hui à la traîne, cette initiative bénéficie d’un soutien financier actif de l’Union européenne.

La reconnaissance récente de l’Algérie comme l’un des trois pays arabes les plus prometteurs pour la production d’hydrogène renforce cette dynamique. Des accords ont notamment été signés avec le Sultanat d’Oman, leader dans le développement de chaînes d’approvisionnement mondiales en hydrogène. Ces synergies renforcent l’idée d’une stratégie énergétique algérienne fondée à la fois sur les énergies fossiles et renouvelables.

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Des opportunités régionales redéfinies

La réorientation de la politique énergétique européenne, dictée par les bouleversements géopolitiques récents, redessine aussi les équilibres au Maghreb. L’Algérie, grâce à sa combinaison d’infrastructures existantes et de projets d’avenir, semble en position favorable. Son partenariat avec l’Allemagne n’est pas qu’un simple contrat d’exportation : il reflète une complémentarité entre besoins européens et ressources maghrébines.

Au-delà du gaz, l’hydrogène et l’ammoniaque verts offrent des perspectives concrètes pour un positionnement de long terme. La mise en réseau d’acteurs industriels, la disponibilité logistique et le soutien politique européen contribuent à faire de l’Algérie un interlocuteur énergétique de plus en plus incontournable.

Si l’évolution du marché reste tributaire des avancées technologiques et des équilibres géopolitiques, le recentrage de l’Europe sur des partenaires comme l’Algérie montre comment une contrainte – la perte d’un fournisseur majeur – peut ouvrir des opportunités régionales durables.

16 réponses

  1. Avatar de L. A
    L. A

    Et la France dans tout ça ?

  2. Avatar de Labaiz
    Labaiz

    finalement pas bête de faire fonctionner nos centrales actuelles et futures s au gaz, comme le prévoit également l’Allemagne.bonne chance a notre pays pour son repositionnement comme acteur clé et fiable pour la sécurité énergétique de l’Europe.

  3. Avatar de Abdelhafid
    Abdelhafid

    Un homme averti,en vaut deux,ce qui veut dire le 1* commentateur,d’accord on ne cache notre estime a nos frères tunisiens,mais il faut être prudent,aujourd’hui c’est KAIS,demain on ignore qui va venir,donc il faut prendre ses dispositions,étant que les moyens humains et matériels sont là, l’expérience du Maroc on est une leçon.

    1. Avatar de Mohand Ou el Hadj
      Mohand Ou el Hadj

      Le Royaume millénaire qui a nourri, blanchi… boukharoba…le traite celui qui a tué plus de 3000 personnes vivant dans le département régence lors du coup d’état.

      1. Avatar de Mohand Ou el Hadj
        Mohand Ou el Hadj

        Celui qui a renvoyé 400 000 marocains le jour de l’Aïd.
        Nakarine el khair…ya chyate !!!

        1. Avatar de Vaillant
          Vaillant

          toi l’idiot du village tu ferais mieux d’ allez à la pêche que de chose qui te dépasse niveau intellectuel zéro

          1. Avatar de Mohand Ou el Hadj
            Mohand Ou el Hadj

            Venant d’un abruti, bête à bouffer du barbelé, un harka 100% pur jus, un chyate avec un honneur et une dignité proche de zéro, tu me flattes…

    2. Avatar de AIT OUALI
      AIT OUALI

      Quels que soint les futurs dirigeants de la Tunisie, ils ne cracheront pas sur les commissions de transit à travers leur territoire. À noter qu’il n’y a pas de problèmes de frontière avec la Tunisie ni de Sahara occidental…

  4. Avatar de Le chaoui
    Le chaoui

    on doit éviter le transit vers la Tunisie. car les tunisiens n’ont toujours été fiable.
    nos futurs pipés doivent aller directement en Italie. Le transit via un pays tiers fragile économiquement et politiquement est un mauvais calcul.
    on a fait la même erreur avec le maroc et sans le second pipés transmed on aurait été dans le soucis.

    1. Avatar de Oran née
      Oran née

      Les Tunisiens sont nos frères ils ont payé un lourd tribut lors de la guerre de libération Skiet Sidi Youssef en est témoin.

    2. Avatar de benlouardi
      benlouardi

      Qui dit Tunisie dit Algérie
      Qui Algérie dit Tunisie c’est une partie de nous, comme ils ont souffert avec nous pendant la Revolution.🇩🇿🇹🇳

    3. Avatar de Hassane
      Hassane

      C’est l’Algérie qui n’a pas renouvelé le contrat. le Maroc n’est pour rien et respecte ses engagements. C’est le Maroc qui a eu tort de s’appuyer sur le gaz algérien car il ne fallait pas faire confiances aux dirigeants algériens qui sont toujours revenus sur leurs engagements avec le Maroc.

      1. Avatar de Mediene alias le boucher
        Mediene alias le boucher

        Comme boukharoba, nourri, logé, blanchi à Oujda avant de te poignarder dans le dos…400 000 marocains expulsés le jour de l’Aïd… Mounafik un jour mounafik pour toujours…

  5. Avatar de Patrico
    Patrico

    Pour ma vision des développements économiques et accords commerciaux entre des pays européens et Nord africain , je constate une nouvelle fois ici et par ailleurs, que l Italie est dans en boum industriel important dans de nombreux domaines et surtout elle à anticipée ses ressources et moyens d approvisionnement énergétiques en conséquences ! qui plus est elle sera « plaque tournante » pour délivrer le gaz et l hydrogène vert Algerien vers ses partenaires , Autrichiens, Allemands (qui vont en manquer rapidement vu leurs investissements )et sûrement d autres du Nord? Mais je pense que nos amis Italiens vont en tirer de bons bénefices !!! et tout le monde sera gagnant, bien vu les gars !
    Merci Thank you merci a vous et à Tous

  6. Avatar de Chafik ouici.
    Chafik ouici.

    Si il y a lieu de ne pas rater cette aubaine, tant pour L’Algérie pour se hisser parmi les principaux fournisseurs d’énergie de l’Europe que pour l’Allemagne que de trouver satisfactions à combler ses besoins tant avides d’énergies à des prix concurrentiels ( comme était le gaz russe ), Faudrait-il sous-peuser l’opportunité de se lancer dans l’investissement à outrance dans la production de l’hydrogène vert, sans partenariats irréversible des autres parties futures contractantes ( Allemagne, Italie et autres bénéficiaires) de cette source d’énergie nouvelle.

  7. Avatar de Youcef
    Youcef

    L ALGÉRIE EST UN PARTENAIRE TRÈS SÉRIEUX ET TRÈS AVANTAGEUX POUR L EUROPE.

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