Face aux mutations du paysage énergétique mondial, l’Algérie multiplie les initiatives pour diversifier ses débouchés et valoriser son potentiel industriel. Ce dynamisme s’illustre à travers des partenariats technologiques de plus en plus structurants, notamment dans le secteur stratégique de l’énergie. Forte d’un savoir-faire en constante évolution, l’Algérie ambitionne désormais de se positionner non plus seulement comme fournisseur d’hydrocarbures, mais aussi comme acteur à part entière dans la fabrication et l’exportation d’équipements énergétiques. L’exemple de Sonelgaz et de sa coentreprise Geat témoigne d’une volonté nationale de renforcer la présence du pays sur des marchés étrangers exigeants, en s’appuyant sur la modernisation des capacités locales de production et sur la coopération industrielle internationale.
Le groupe public Sonelgaz a récemment annoncé l’exportation, d’ici la fin de l’année, de turbines à gaz et d’équipements liés à la production et au transport d’énergie vers deux pays du Moyen-Orient. Cette opération s’inscrit dans le cadre des efforts déployés depuis plusieurs années par la société pour se positionner durablement sur le marché international des équipements énergétiques. Cette démarche repose sur un partenariat stratégique avec l’entreprise américaine GE Vernova, à travers leur coentreprise Geat implantée à Batna, qui produit localement des turbines à gaz et hybrides.
Trois protocoles d’accord ont été signés entre Sonelgaz et son partenaire américain. Le premier porte sur la commercialisation des équipements produits par Geat, avec un accent particulier sur les turbines à gaz destinées à l’exportation vers le Moyen-Orient. Deux autres turbines seront livrées à un second pays de cette même région au cours du quatrième trimestre. Ces accords ont également pour objectif de renforcer la compétitivité de la coentreprise algéro-américaine et de soutenir la stratégie nationale d’augmentation de la valeur ajoutée locale.
Outre les livraisons prévues vers le Moyen-Orient, Geat avait déjà expédié, à la fin de l’année précédente, des équipements vers les Pays-Bas et le Koweït. Ces opérations traduisent une volonté affirmée de diversifier les destinations à l’export et de faire reconnaître l’expertise industrielle algérienne au-delà des frontières nationales.
La dimension technologique de ces partenariats ne se limite pas à l’export. Le transfert de compétences, la formation de la main-d’œuvre locale et l’adaptation aux nouvelles normes du marché énergétique figurent également au cœur de la coopération. Lors d’une récente rencontre entre le PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, et le vice-président de GE, Joseph Anis, l’accent a été mis sur le renforcement de la formation et sur le transfert de savoir-faire. Cette orientation vise à pérenniser la dynamique industrielle enclenchée et à préparer le terrain à de futures extensions des activités de l’usine de Batna.
Parmi les perspectives évoquées figure la fabrication de sous-stations électriques de nouvelle génération, en réponse aux besoins émergents en matière de transport de l’électricité. L’unité de production de Batna, déjà positionnée comme un pôle d’excellence industriel, apparaît ainsi comme un levier stratégique dans le développement de l’offre algérienne sur le marché régional.



