Mines au Maghreb: coup d’accélérateur exigé à un partenaire chinois

Photo : REUTERS/Youssef Boudlal

Les dynamiques économiques en cours dans les pays du Maghreb témoignent d’un tournant stratégique. De l’Algérie au Maroc, en passant par la Tunisie, les partenariats bilatéraux et les accords multinationaux se multiplient, notamment dans les domaines des infrastructures, de l’énergie et des mines. Cet engouement croissant s’inscrit dans une volonté commune des États de renforcer leur attractivité économique tout en accélérant la transformation de leurs modèles productifs. Attirés par le potentiel minier, énergétique et logistique de la région, de nombreux groupes internationaux s’engagent désormais dans des projets à long terme, souvent intégrés et à haute valeur ajoutée, ce qui positionne le Maghreb comme un pôle stratégique dans les chaines d’approvisionnement globales.

En Algérie, cette dynamique se traduit par une série de projets structurants dans le secteur minier, dont la mise en œuvre a été confiée à plusieurs entreprises internationales, dont le groupe chinois Sinosteel. Ce dernier est au cœur d’un ensemble de chantiers stratégiques destinés à renforcer l’indépendance économique du pays. Toutefois, à mesure que les échéances se rapprochent, les autorités locales expriment une vigilance accrue quant au respect des délais.

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Le président-directeur général du groupe Sonarem, Belkacem Soltani, a récemment convoqué les représentants de Sinosteel pour faire le point sur l’état d’avancement des projets. Lors de cet échange, il a été fermement demandé au partenaire chinois d’accélérer le rythme de travail, afin de garantir la livraison des infrastructures dans les temps. Cette exigence est d’autant plus pressante que la mi-2026 a été fixée comme horizon pour la finalisation des principaux chantiers.

Les projets confiés à Sinosteel couvrent plusieurs zones stratégiques du pays. Parmi eux, figurent la mine de Tala Hamza à Béjaïa, l’unité de traitement du minerai de fer à Gara Djebilet, ainsi que deux unités de transformation dans la zone industrielle de Béchar. À cela s’ajoutent les complexes de traitement du phosphate dans la wilaya de Tébessa. Ces infrastructures de base constituent des maillons essentiels du plan de relance économique et visent à hisser l’Algérie parmi les acteurs majeurs du marché des ressources minérales transformées.

L’ambition du pays est claire : diversifier son économie en misant sur ses ressources naturelles, tout en réduisant sa dépendance aux hydrocarbures. À travers une production annuelle projetée de 10 millions de tonnes de minerai de phosphate, 20 millions de tonnes de fer et 170 000 tonnes de zinc, les autorités entendent valoriser le potentiel extractif national pour alimenter les industries locales de transformation et renforcer la compétitivité sur les marchés extérieurs.

L’intérêt croissant des investisseurs étrangers pour les filières stratégiques comme le fer, le phosphate et plus récemment le lithium, conforte cette orientation. Le développement d’unités intégrées, capables de traiter localement les minerais, constitue désormais un levier privilégié de création de valeur et d’emplois. La réussite de cette transition repose néanmoins sur la rigueur dans l’exécution des travaux et la mobilisation des partenaires techniques pour tenir les engagements pris.

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