Mines : le Canada veut franchir une étape inédite

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L’entreprise canadienne The Metals Company (TMC) a annoncé mardi avoir soumis la première demande d’exploitation minière dans les eaux internationales auprès des autorités américaines. Cette requête historique, déposée par la filiale TMC USA, concerne l’extraction de nodules polymétalliques riches en minéraux stratégiques dans la zone de Clarion-Clipperton du Pacifique, peu après que le président américain a ouvert la voie à cette industrie controversée.

« Une étape majeure pour l’indépendance en minerais et la résurgence industrielle de l’Amérique« , a déclaré le PDG Gerard Barron. L’entreprise, qui espère être pionnière dans l’aspiration de ces galets métalliques des plaines abyssales, avait annoncé en mars son intention de solliciter ce premier contrat d’extraction commerciale en haute mer via l’administration américaine.

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Un contournement des instances internationales

Ce revirement stratégique surprend, car TMC prévoyait initialement de soumettre sa demande à l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), organisme ayant juridiction sur les fonds marins internationaux. L’entreprise justifie ce contournement par la lenteur de l’AIFM à établir le « code minier » régissant l’extraction commerciale.

Peu après, Donald Trump a signé un décret accélérant l’examen des candidatures et la délivrance de permis d’exploration, s’appuyant sur une loi américaine de 1980, les États-Unis n’étant pas membres de l’AIFM. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie d’accès aux métaux critiques pour la transition énergétique. Cela soulève toutefois des questions sur la gouvernance des océans et le respect des cadres internationaux.

Des inquiétudes environnementales majeures

Cette annonce a immédiatement provoqué l’indignation des organisations écologistes. Ruth Ramos de Greenpeace l’a qualifiée « d’acte de mépris total pour le droit international et le consensus scientifique« . Les défenseurs des océans alertent que l’extraction minière sous-marine menace des écosystèmes cruciaux et peu étudiés, dont la biodiversité risque d’être irrémédiablement affectée.

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