Les relations entre l’Algérie et la France traversent une nouvelle zone de turbulences, marquée par un regain de tension diplomatique. Depuis plusieurs mois, des désaccords persistants sur la gestion de certaines affaires consulaires ont fragilisé le dialogue entre les deux capitales. La récente décision de Paris d’expulser douze agents algériens, opérant au sein des services diplomatiques et consulaires en France, vient approfondir cette crise. Alger, tout en accusant réception de cette mesure, s’interroge sur ses motivations réelles et y voit l’écho d’un climat politique français de plus en plus influencé par certaines tendances extrémistes.
Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaïb, s’est exprimé ce mercredi matin sur les ondes de la radio nationale. Il a confirmé que les autorités algériennes ont pris acte de la décision française d’expulser douze de leurs agents en poste en France. Cette mesure intervient dans un contexte tendu, quelques jours seulement après que l’Algérie a elle-même renvoyé douze agents consulaires français exerçant à Alger, en lien avec une affaire jugée particulièrement sensible par les autorités algériennes.
Selon M. Chaïb, cette escalade résulte d’un enchaînement d’actes jugés provocateurs, notamment l’arrestation musclée en pleine rue d’un agent consulaire algérien à Paris, aujourd’hui placé en détention provisoire. Alger considère cette arrestation comme une entorse grave aux conventions internationales qui garantissent l’immunité et la protection du personnel consulaire. Pour les autorités algériennes, la réaction française, loin d’apaiser la situation, s’apparente à une réponse symétrique dans une dynamique d’affrontement, plutôt qu’à une volonté d’aplanir les différends.
Par ailleurs, M. Chaïb a tenu à souligner que les détails précis sur les fonctionnaires algériens visés par l’expulsion ne sont pas encore entièrement connus. Toutefois, il évoque une manœuvre politique orchestrée par certains acteurs au sein du gouvernement français, et attribue une part de responsabilité à l’influence croissante de l’extrême droite sur les décisions de l’exécutif. Il dénonce une instrumentalisation d’un incident vieux de plusieurs mois, qui selon lui, aurait été réactivé dans un but de déstabilisation des relations bilatérales.
L’Algérie affirme suivre de près l’évolution de la situation et n’exclut pas de nouvelles mesures, dans le cadre du principe de réciprocité, si la crise venait à s’aggraver. Pour Alger, cette séquence diplomatique marque un tournant inquiétant dans les rapports entre les deux pays, au moment où des efforts étaient engagés de part et d’autre pour ouvrir une nouvelle phase de coopération.
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