Les stations de dessalement jouent un rôle essentiel dans la gestion des ressources hydriques, en convertissant l’eau salée ou saumâtre en eau douce utilisable. Cette technologie, souvent mise en œuvre dans les régions arides ou côtières, permet d’assurer l’approvisionnement en eau potable et soutient les activités agricoles et industrielles.
En utilisant des procédés tels que l’osmose inverse ou la distillation, ces infrastructures contribuent à atténuer la pression sur les nappes phréatiques et à renforcer la résilience face aux épisodes de sécheresse. Leur développement s’inscrit aussi dans une dynamique plus large de sécurité hydrique, tout en soulevant des enjeux environnementaux, notamment en termes de consommation énergétique et de gestion des rejets salins.
À Dakhla, un projet d’envergure cristallise cette vision d’une exploitation raisonnée des ressources : la station de dessalement de l’eau de mer, intégrée dans le plan global de développement des provinces du Sud. Conçue pour répondre aux besoins agricoles et urbains, cette infrastructure se distingue par sa capacité annuelle de 37 millions de mètres cubes, dont 30 millions sont alloués à l’irrigation de 5.200 hectares et 7 millions dédiés à l’eau potable pour la ville de Dakhla ainsi que pour le futur port Atlantique.
L’approche adoptée mise sur une synergie entre dessalement et énergies renouvelables. Grâce à un parc éolien de 60 MW, la station sera alimentée exclusivement par des sources énergétiques propres, limitant ainsi son empreinte carbone et préservant durablement la nappe phréatique. Cet aspect écologique est complété par des retombées économiques substantielles : plus de 25.000 emplois permanents devraient être créés, renforçant la sécurité alimentaire et hydrique de la région, tout en installant une nouvelle génération d’agriculteurs via l’équipement de 219 exploitations, dont une centaine confiée à des jeunes professionnels locaux.
En parallèle, le développement des infrastructures commerciales accompagne cette dynamique. Le marché de gros et le marché de proximité des fruits et légumes, en cours de modernisation, visent à améliorer la chaîne de distribution et les conditions sanitaires. Le marché de gros affiche déjà un taux de réalisation proche de 90 %, illustrant la volonté de fluidifier les circuits économiques.
Le secteur halieutique n’est pas en reste. La visite ministérielle a permis de constater les avancées d’une unité industrielle de transformation des produits de la mer, capable de traiter 140 tonnes par jour et qui mobilise 127 millions de dirhams. Ce projet générera environ 500 emplois directs et indirects, tout en valorisant les sous-produits issus de la pêche dans une logique d’économie circulaire (huile et farine de poisson).
D’autres initiatives viennent compléter ce tableau : un programme ambitieux dédié aux petits pélagiques prévoit la création de six unités industrielles, pour un budget de 1,16 milliard de dirhams, contribuant à la structuration d’une filière à forte valeur ajoutée. La distribution de radiobalises aux barques artisanales, soutenue par un investissement public de 20,6 millions de dirhams, renforce quant à elle la sécurité en mer et améliore les conditions de travail des pêcheurs.
Ce projet global, fruit d’un partenariat public-privé estimé à 2,6 milliards de dirhams, témoigne de la volonté affirmée de transformer Dakhla en pôle agricole et halieutique intégré. La mise en service progressive de ces infrastructures s’inscrit dans une logique durable, à la croisée des objectifs économiques, sociaux et environnementaux, contribuant activement à la souveraineté hydrique et alimentaire du Royaume.
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