L’économie marocaine semble prête à maintenir une croissance robuste malgré les incertitudes géopolitiques mondiales. Selon Lluis Dalmau Taules, économiste spécialisé dans l’Afrique et le Moyen-Orient chez Allianz Trade, le pays devrait connaître une croissance de 3,5% en 2025, suivie de 3,6% en 2026. Ces prévisions placent le Maroc parmi les économies les plus dynamiques de sa région.
Bien que l’impact direct des tensions commerciales internationales sur l’économie nationale soit limité, une exposition indirecte significative existe. Cette vulnérabilité est due aux liens étroits entre le marché marocain et l’économie européenne, qui sert de canal de transmission des fluctuations américaines. La croissance attendue reposera principalement sur le dynamisme du secteur manufacturier, l’expansion des services et la reprise progressive de l’agriculture après plusieurs années de sécheresse.
Des opportunités stratégiques à saisir
Le contexte actuel offre des perspectives prometteuses pour le Maroc. La tendance croissante des entreprises européennes à diversifier leurs chaînes d’approvisionnement, afin de réduire leur dépendance envers la Chine et les États-Unis, positionne favorablement le pays. Cette dynamique de relocalisation pourrait transformer le Maroc en une plateforme logistique privilégiée, offrant un accès compétitif au marché européen.
L’industrie automobile marocaine pourrait particulièrement bénéficier de cette reconfiguration mondiale, notamment grâce à l’implication croissante d’acteurs chinois. Parallèlement, les infrastructures portuaires nationales, en particulier Casablanca, ont déjà démontré leur potentiel lors de la fermeture du canal de Suez. Avec des investissements appropriés, ces installations pourraient devenir des hubs commerciaux majeurs reliant l’Europe, l’Afrique, l’Asie et les Amériques.
Certains défis à surmonter
Malgré ces perspectives encourageantes, plusieurs risques persistent. Le tissu économique marocain peine encore à se remettre du triple choc de 2023, caractérisé par la diminution des investissements publics, l’augmentation des coûts de financement due au resserrement monétaire et la chute notable des investissements directs étrangers. Ces facteurs continuent d’impacter les niveaux d’insolvabilité des entreprises.
La vulnérabilité climatique constitue un facteur d’incertitude majeur pour la stabilité économique à moyen terme. Au niveau mondial, une enquête récente d’Allianz Trade menée auprès de 4 500 exportateurs révèle que 60% des entreprises anticipent des répercussions négatives des guerres commerciales, tandis que 45% prévoient une baisse de leurs revenus d’exportation.
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